
Après cinq jours de restrictions de vols, la majorité des pays européens ont rouvert leur espace aérien et la moitié des vols devraient avoir lieu, ce mardi, dans le ciel européen. 95 000 vols ont été annulés en Europe depuis le 15 avril.
AFP - Les vols commençaient mardi à reprendre en ordre très dispersé dans le ciel européen, soulageant des milliers de passagers bloqués depuis la semaine dernière par le nuage de cendres échappé d'un volcan islandais, dont l'éventuel regain d'activité faisait débat.
La moitié des vols prévus normalement dans la journée de mardi en Europe devraient
- Track Flight Status
Si vous avez un numéro de vol, le site Track Flight Status vous permet de savoir si l'avion a atterri, décollé...
- Google
Autre option, la plus simple : entrez directement le numéro de vol (par exemple AF3093 pour le vol Air France numéro 3093) dans le moteur de recherche Google. Dans les premiers résultats s'affichera directement la page Flight Stats liée à ce vol.
- Radar virtuel
Carte interactive. Il suffit de cliquer sur un avion pour connaître ses coordonnées, son lieu de départ et d'arrivée.
être effectués, une nette amélioration par rapport à la situation des derniers jours, selon l'Organisation européenne de la navigation aérienne (Eurocontrol).
L'éruption d'un volcan le 14 avril dans le sud de l'Islande a provoqué un chaos sans précédent et des pertes historiques pour les compagnies aériennes.
Plusieurs millions de voyageurs à travers le monde restaient bloqués dans l'attente de la reprise des vols vers l'Europe, dont près de 40.000 en Inde.
Reprise progressive
Au sixième jour de la crise, la situation s'améliorait, mais de manière très inégale selon les pays.
A l'aéroport de Roissy, deux passagers français, Sandrine et Xavier, dans l'attente d'un vol pour Caracas depuis dimanche, affichaient mardi matin un large sourire, leurs chapeaux de paille à la main. "On nous a dit que nous pourrions peut-être partir ce mardi", se réjouissait Sandrine, tout en restant prudente: "On espère partir, mais on ne sait jamais".
Le trafic aérien a repris très progressivement mardi matin en Ecosse et dans le nord de l'Angleterre, mais British Airways a annoncé qu'elle annulait tous ses vols courts et moyen-courriers, en raison de nouvelles inquiétudes sur l'intensité du nuage de cendres.
En revanche, Air China, la deuxième compagnie nationale chinoise, a annoncé la reprise dans la journée de certains de ses vols vers des capitales européennes, Moscou, Stockholm et Rome.
En France, les premiers avions ont décollé mardi peu avant 06H00 GMT des aéroports parisiens, qui devraient assurer au total 30% des vols nationaux et internationaux habituels, selon le gouvernement.
Le trafic aérien a également repris partiellement en Belgique, et la situation se
normalisait lentement en Suisse.
L'espace aérien du nord de l'Italie a lui aussi lentement rouvert à partir de 06H00 GMT, notamment à partir des aéroports de Malpensa et Linate de Milan.
Les autorités de Budapest ont permis pour leur part la réouverture totale de l'espace aérien hongrois à partir de 07H30 GMT après une fermeture partielle dans la nuit.
La Slovaquie a décidé de prolonger jusqu'à 00H00 GMT mercredi l'ouverture de son espace aérien, et la Norvège jusqu'à 18h00 GMT mardi au moins.
Les aéroports finlandais resteront en revanche fermés jusqu'à 06H00 GMT mercredi, selon les autorités.
La Lufthansa prévoyait d'assurer "environ 200 vols", soit moins de 15% de son trafic mondial habituel. Sa concurrente, Air Berlin, a indiqué qu'elle revenait à un "trafic normal sur ses lignes".
Néanmoins, la fermeture de l'espace aérien allemand a été prolongée jusqu'à 18H00 GMT, tandis que les vols à vue étaient autorisés à titre exceptionnel.
Le ministre allemand des Transports Peter Ramsauer a fait valoir que, dans ce dossier, la sécurité primait.
Alors que le syndicat allemand des pilotes Cockpit considère que les vols à vue peuvent être dangereux, les résultats d'un vol de scientifiques effectué lundi pour mesurer la concentration des particules de cendres volcaniques dans l'air étaient attendus dans la journée.
95 000 annulations de vols en Europe
Les ministres des Transports européens s'étaient mis d'accord lundi soir pour assouplir les restrictions de vol imposées depuis le 15 avril dans une grande partie de l'Europe.
En Islande, aucun signe d'intensification de l'activité du volcan Eyjafjöll n'a été enregistré mardi et le panache de cendre paralysant le trafic aérien européen a nettement diminué, a assuré à l'AFP une géophysicienne de l'Université d'Islande à Reykjavik, Sigrun Hreinsdottir.
Elle s'est dite "vraiment surprise" des déclarations lundi des autorités aéronautiques britanniques (Nats) évoquant une intensification de l'éruption et un nouveau nuage de cendres se dirigeant vers les îles britanniques.
La météorologue Gudrun Nina Petersen, de l'Office météorologique islandais, a, elle, assuré que le volcan crachait moins de cendres.
Un changement de direction du vent poussera en fin de semaine le nuage vers l'Arctique, a déclaré mardi l'Organisation météorologique mondiale.
Les perturbations aériennes continuaient en attendant d'engendrer des pertes économiques à travers le monde.
Ainsi, Nissan a annoncé la suspension de trois lignes de production au Japon, et BMW a en partie suspendu sa production dans trois usines allemandes.
L'Association des compagnies aériennes européennes, qui regroupe 36 compagnies, a réclamé une aide pour permettre aux transporteurs européens de faire face aux annulations de vols, 95.000 en Europe selon Eurocontrol. L'Allemagne et l'Espagne n'ont pas exclu des aides financières.