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L'ex-président réformateur Khatami aurait interdiction de quitter le pays

Selon un site d'opposition, Mohammad Khatami a reçu l'interdiction de quitter l'Iran. Figure de proue de l'opposition depuis la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, il devait assister à une conférence sur le désarmement nucléaire au Japon.

 AFP - L'ex-président réformateur Mohammad Khatami a été interdit jeudi de quitter l'Iran pour le Japon où il devait participer à une conférence internationale sur le désarmement nucléaire, selon le site parlementaire d'opposition Parlemannews.ir citant une "source bien informée".

Une source également bien informée, qui a requis l'annonymat, a confirmé à l'AFP que "la police a averti M. Khatami qu'il ne pouvait pas quitter le pays".

Aucun autre détail ni aucune explication à cette mesure n'ont été fournis par cette source ni par celle citée par Parlemannews.ir

La mesure frappant M. Khatami n'avait pas été confirmée par les médias officiels en milieu d'après-midi.

M. Khatami avait été invité à assister à une conférence internationale annuelle sur le désarmement nucléaire à Hiroshima, selon Parlemannews.ir.

L'ancien président réformateur, devenu l'une des figures de l'opposition après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, a été la cible de violentes attaques verbales et d'intimidations de la part de l'aile dure du régime iranien au cours des derniers mois.

M. Khatami, 66 ans, a dénoncé à plusieurs reprises la répression qui a frappé l'opposition après les manifestations antigouvernementales ayant suivi la réélection de M. Ahmadinejad, mettant le pouvoir en garde contre "une politique dangereuse pour la République islamique".

Il a réclamé la libération des centaines de prisonniers arrêtés à l'occasion de ces manifestations, dont plusieurs dizaines ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

L'ancien président, qui a effectué deux mandats successifs de 1997 à 2005, a aussi accusé le pouvoir de "mentir" à la population, et demandé "l'ouverture de l'espace politique et la liberté des médias".

M. Khatami a également accusé le gouvernement d'"aventurisme" en politique étrangère, notamment pour sa gestion du dossier nucléaire, qui a selon lui affaibli l'Iran en l'isolant sur la scène internationale.

Dénoncé comme l'un des "chefs de la sédition" - appellation de l'opposition par le pouvoir - aux côtés de l'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi et de l'ancien président du Parlement Mehdi Karroubi, M. Khatami a fait l'objet à plusieurs reprises d'agressions et intimidations parfois physiques de la part de partisans du pouvoir, notamment lors de l'anniversaire de la révolution islamique le 11 février.

Plusieurs de ses proches ou anciens collaborateurs ont par ailleurs été arrêtés et parfois condamnés à des peines de prison au cours des derniers mois.