AFP - Au moins neuf personnes ont été tuées et 20 blessées mercredi à Buenaventura (ouest de la Colombie) dans un attentat à la voiture piégée, ont annoncé les autorités locales.

Selon un bilan diffusé mercredi soir par le responsable municipal de la sécurité, Henry Moreno qui a remis à la presse la liste des morts, neuf personnes ont été tuées, dont un policier.

Un précédent bilan faisait état de six morts et 23 blessés dans ce port situé sur le Pacifique, à 550 km à l'ouest de Bogota.

Le chef d'état-major inter-armes Freddy Padilla a immédiatement accusé la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) d'être responsable de l'attentat: "Il s'agit certainement des Farc", a-t-il déclaré à la presse, sans plus de précisions.

Toutefois le procureur Diego Mendoza a pour sa part considéré que l'attentat pouvait "avoir des liens avec le narcotrafic".

"Cette région est principalement infiltrée par le narcotrafic. Vu le lieu où la bombe a été placée on peut penser qu'il s'agit de représailles visant la police ou le parquet", a-t-il ajouté.

Le ministre de la Défense Gabriel Silva, a pour sa part assuré que "toutes les hypothèses" étaient envisagées.

La voiture avait été placée dans la nuit de mardi à mercredi face à la mairie et au parquet de la ville et sa charge explosive a été déclenchée vers 09h30 locales (14h30 GMT), entraînant d'importants dégâts matériels, notamment sur ces immeubles.

"Nous nous approchons de l'élection (présidentielle du 30 mai, NDLR) et on cherche à déstabiliser à semer la peur" a réagi Juan Carlos Abadía, le gouverneur du département Valle del Cauca, où se trouve Buenaventura.

Le dernier attentat à la voiture piégée en Colombie remonte au 12 février 2009, à Convencion, dans le département Norte de Santander (nord), non loin de la frontière avec le Venezuela. Il avait tué deux personnes et en avait blessé 18 .

Le 14 mars, les forces de l'ordre avaient désactivé plusieurs voitures piégées qui devaient selon les autorités perturber les élections législatives.

A Buenaventura, 250.000 habitants, sont implantées des bandes de narcotrafiquants et des cellules urbaines de la guérilla des Farc.

Buenaventura, aussi l'une des villes les plus pauvres et les plus violentes de Colombie, serait devenue une plate-forme du trafic de cocaïne, drogue acheminée depuis ce port vers l'Amérique centrale pour être ensuite envoyée aux Etats-Unis.

Les attentats à l'explosif n'y sont pas inhabituels et les attaques attribuées aux trafiquants de drogue et aux milices urbaines des Farc auraient coûté la vie à au moins 150 personnes depuis 2005, selon des données officielles.