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Un policier tué au sud de Paris, les enquêteurs sur la piste ETA

Un policier a été tué par un membre présumé de l'ETA lors d'une fusillade, mardi en Seine-et-Marne. Un homme a été interpellé. Si la piste de l'ETA se confirme, il s'agirait du premier policier français victime de l'organisation séparatiste basque.

AFP - L'organisation séparatiste basque ETA a été formellement mise en cause mercredi dans le meurtre d'un policier lors d'une fusillade la veille en Seine-et-Marne qui a suscité l'émotion des policiers et une vive réaction du Premier ministre François Fillon.

Jusqu'à présent, l'ETA n'avait jamais tué ni policier ni gendarme français.
   

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Un policier tué au sud de Paris, les enquêteurs sur la piste ETA

M. Fillon a affirmé, dans un communiqué publié mercredi après-midi, que ce policier de 52 ans, père de quatre enfants, avait été "froidement assassiné par un groupe terroriste".

Selon une source judiciaire espagnole, l'homme interpellé est Joseba Fernandez Aspurz, 27 ans, poursuivi pour des violences urbaines perpétrées par des groupes radicaux de jeunes indépendantistes basques, en mars et septembre de 2008. La justice espagnole a formellement demandé la remise à l'Espagne de cet homme toujours en garde à vue mercredi après-midi.

Au moins cinq autres personnes, dont une femme, sont en fuite.

Le parquet antiterroriste de Paris s'est saisi du dossier, confiant l'enquête à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la police judiciaire de Versailles.

Les faits se sont produits mardi vers 19H00 et résultent d'un "contrôle qui s'est mal passé", a résumé une source judiciaire française. Une patrouille de police du commissariat de Dammarie-les-Lys remarque un véhicule sur un chemin de terre sur la commune limitrophe de Villiers-en-Bière, à une cinquantaine de km au sud-est de Paris.

Ils s'approchent et voient quatre personnes remplissant les réservoirs de quatre véhicules, dont une femme. Les policiers interviennent, les désarment et commencent à les menotter. Un cinquième et un sixième véhicule arrivent alors. Suit une fusillade au

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"L'ETA trouve en région parisienne l'anonymat"
Un policier tué au sud de Paris, les enquêteurs sur la piste ETA

cours de laquelle Jean-Serge Nérin est mortellement touché de trois balles au thorax malgré son gilet pare-balles.

Une arme de poing de calibre 9 mm (357 Magnum), dont le numéro de série a été limé, a été saisie. Selon une source judiciaire espagnole, cette arme faisait partie d'un lot de 350 armes de poing volées par un commando de l'ETA le 23 octobre 2006 à Vauvert (Gard).

Les occupants des deux derniers véhicules, dont le nombre n'a pu être précisé, s'enfuient et récupèrent l'une des quatre personnes désarmées par les policiers. Deux autres parviennent à s'enfuir à pied tandis que l'homme de 27 ans reste aux mains des policiers.

Les six voitures proviennent d'un vol à main armée qui s'est déroulé peu avant la fusillade dans un dépôt-vente automobile, au cours duquel un employé a été ligoté.

Des membres de l'ETA, qui utilise la France comme base arrière notamment pour entreposer son matériel, sont fréquemment interpellés dans l'Hexagone en possession de voitures volées. Trente-quatre de ses membres présumés ont été interpellés depuis le début 2010, dont sept en France, selon le ministère espagnol de l'Intérieur.

Dès l'annonce du drame, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux s'est rendu au commissariat de Dammarie-les-Lys, devant lequel des policiers ont appelé à un rassemblement "spontané" mercredi à 18H00. L'Union Unité-police/SGP (premier syndicat de gardiens de la paix) a appelé à une journée "police en deuil" le jour des obsèques du Jean-Serge Nérin.

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et le président français Nicolas Sarkozy se sont accordés mercredi au téléphone pour "redoubler" d'efforts contre l'ETA. L'Elysée a annoncé en milieu d'après-midi que M. Sarkozy se rendra jeudi matin en Seine-et-Marne pour rencontrer la famille du policier tué.

Tags: Police, France, ETA,