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Jeux paralympiques : trois ans après Tokyo, le judoka Nathan Petit encore frustré
De notre envoyé spécial à la Champs-de-Mars Arena – Trois ans après des Jeux paralympiques de Tokyo qui lui avaient laissé un goût amer dans la bouche avec une finale pour le bronze perdue, le Français Nathan Petit est passé à côté de sa chance de monter sur le podium à la Champ-de-Mars Arena de Paris. En dépit du travail accompli, la médaille de bronze lui échappe à nouveau.
Jeux paralympiques : trois ans après Tokyo, le judoka Nathan Petit encore frustré

Bis repetita. Comme lors des Jeux de Tokyo, Nathan Petit a laissé filer la médaille de bronze en s'inclinant dans la petite finale. Un dénouement frustrant pour celui qui espérait exorciser ce mauvais souvenir et pensait avoir mis tous les moyens pour y parvenir.

"Il y a beaucoup de déception. L'objectif n'est pas atteint. Il va falloir du temps pour digérer tout ça", grimaçait Nathan Petit à la sortie de la compétition, le cœur lourd.

Dès la matinée, la journée avait mal commencé. Tête de série, Nathan Petit s'est pourtant incliné dès son entrée en lice en quarts de finale contre l'Ouzbek Uchkun Kuranbaev après avoir encaissé deux waza-ari.

"J'étais venu chercher l'or. Il a fallu se remobiliser. Je rentre dans une autre compétition pour aller chercher le bronze", débriefe le judoka.

Le Français a en effet su trouver les ressources pour se relancer. Soutenu par l'intégralité de la Champ-de-Mars Arena, il a su se remobiliser en écartant coup sur coup l'Allemand Nikolai Kornhass grâce à une immobilisation, puis le Roumain Daniel Vargoczki grâce à un rapide ippon.

Jusqu'au match pour le bronze face au Lituanien Osvaldas Bareikis. Un match où il est apparu dominateur, mais où il a concédé un point bête sur seoi-nage alors que son adversaire cassait le match. 

"Je n'ai pas su trouver les solutions non plus pour le faire tomber. On peut dire que la posture de l'adversaire était assez moche aussi. J'ai donc essayé de basculer dans autre chose en allant chercher les pénalités. Il n'en manquait plus qu'une... Elle aurait pu tomber. C'est le sport", juge-t-il avec philosophie.

Tokyo, au goût d'inachevé

Natif de Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Nathan Petit a commencé le judo très tôt, dès l'âge de six ans. En même temps, avec un père professeur de judo, difficile d'y échapper. Une déficience visuel diagnostiqué à l'adolescence lui fait prendre le chemin du paralympisme.

Il entre en équipe de France en 2017. Du haut de ses 26 ans, Nathan Petit disputait à Paris es deuxièmes Jeux paralympiques. Les premiers, ceux de Tokyo, lui avaient laissé un goût d'inachevé.

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"Mon dernier adversaire a marqué waza-ari, mais j’ai recollé à trente secondes de la fin. J’étais bien mentalement, prêt pour le golden score, mais j’ai perdu bêtement, sur une technique pas très forte", explique-t-il sur le site de la fédération.

Trois ans plus tard, le scénario de son match pour le bronze a donc un triste air de déjà-vu.

Pour se donner toutes les chances, Nathan Petit avait notamment déménagé à Paris dans les derniers mois pour pouvoir s'entraîner 16 heures par semaines. Il s'était adjoint aussi les services d'un préparateur mental. "J'avais fait une préparation intense mais parfaite", rumine-t-il.

Il arrivait avec la ferme intention de remporter le titre, il repart encore sans médaille. En attendant Los Angeles ? Il aura alors 30 ans, la force de l'âge, mais il préfère prendre le temps de la réflexion.

"Jusque là, j'étais concentré sur Paris. Depuis deux ans, je travaille aussi en tant qu'ingénieur. J'adore ce que je fais au travail, mais je ne peux pas m'y consacrer pleinement. C'est une petite frustration. Je vais réfléchir à cet équilibre vie pro, vie sportive et vie perso..."

La troisième sera peut-être la bonne.