Si l'armée russe affirme avoir stoppé des avancées ukrainiennes près de plusieurs localités, les autorités ont annoncé, lundi 12 août, l'évacuation des habitants d'un district dans la région de Belgorod. Frontalière de l'Ukraine, cette zone subit une importante offensive ukrainienne, comme la région voisine de Koursk depuis près d'une semaine.

"La matinée s'annonce alarmante chez nous : il y a des activités ennemies à la frontière du district de Krasnoïaroujski", a déclaré dans une vidéo sur Telegram le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.  "Pour la sécurité de la vie et de la santé de notre population, nous commençons à déplacer" les habitants de ce district "vers des lieux plus sûrs", a-t-il précisé.

La Biélorussie envoie des renforts

Le district compte environ 14 000 habitants, selon les chiffres officiels.

Cette annonce intervient alors que l'armée russe fait face depuis mardi dernier à une incursion armée inédite dans la région de Koursk où participent des "milliers" de soldats ukrainiens, selon un haut responsable ukrainien, la Russie assurant stopper des avancées en profondeur sur son sol des troupes de Kiev. 

La région de Belgorod, voisine de celle de Koursk, est la cible des frappes et des attaques de drones ukrainiens régulières, menées, selon Kiev, en représailles à l'assaut russe.

Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, des évacuations ont déjà été ordonnées à plusieurs reprises dans cette région, après des attaques particulièrement violentes qui ont visé notamment les districts de Graïvoron et de Chebekino

La Russie a imposé un régime de sécurité drastique dans les régions de Koursk, Bryansk et Belgorod, tandis que la Biélorussie, alliée de Moscou, a envoyé des renforts à sa frontière avec l'Ukraine, accusant Kiev d'avoir violé son espace aérien avec des drones.

L'audacieuse offensive ukrainienne sur le sol russe vise à montrer aux alliés occidentaux de l'Ukraine que le pays est toujours en mesure de mener des opérations militaires d'envergure.

Les forces russes, bien supérieures en nombre à celles de l'Ukraine, contrôlent 18 % du territoire ukrainien et ont gagné du terrain depuis le début de l'année le long du front de 1 000 km après l'échec de la contre-offensive ukrainienne de 2023 à reprendre des positions.

L'Ukraine est sortie du silence samedi quand le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré que l'incursion en territoire russe était destinée à "restaurer la justice" et à mettre la pression sur les forces russes.

Avec AFP et Reuters