"Et 1 ! Et 2 ! Et 3 héros !" Après la malédiction, le triomphe. La France a signé un triplé historique en BMX Racing aux Jeux olympiques de Paris avec la victoire de Joris Daudet, devant Sylvain André et Romain Mahieu, vendredi 2 août, à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Preuve de l'ampleur de l'exploit réalisé par ces trois mousquetaires nouvelle génération, il faut remonter à 1924, il y a cent ans, à Paris, pour trouver trace d'un tel triplé français aux Jeux d'été, tous sports confondus. C'était en gymnastique, alors que les Français l'avaient aussi réussi en skicross aux Jeux d'hiver en 2014.

Et les Bleus l'ont fêté comme il se doit, se tombant dans les bras et faisant voler les casques, émus tous les trois, avant de chanter la Marseillaise à pleins poumons devant un public en délire.

France 24 a eu l'occasion de revenir avec eux sur cette performance hors du commun, alors que les trois compères ne sont pas encore totalement remis de leurs émotions.

Que représente pour vous ce fabuleux triplé ?

Joris Daudet : Il représente beaucoup de choses : beaucoup de sacrifices, d'entraînements, de victoires, de défaites... Mais vendredi, nous avons passé un moment magique, tous ensemble, avec le public français et on a réussi à faire quelque chose d'exceptionnel.

Chacun était venu pour ramener une médaille et la médaille d'or, si possible. On savait qu'on avait tous les trois le potentiel de le faire. Donc on y a pensé, à ce triplé, et on a réussi à le faire.

Sylvain André : Partager le podium entre Français, c'est génial ! Quand on passe la ligne, tout le monde est content ! D'habitude, il y en a un ou deux qui sont ravis parce qu'ils ont gagné et d'autres moins... Là, il y avait zéro retenue parce que tout le monde était super contents !

Romain, quand est-ce que tu comprends que ça va être dur de faire mieux que tes deux partenaires ?

Romain Mahieu : En sortant du premier virage ! Je sais que je suis troisième. Les deux sont devant moi et ça va être compliqué de les rattraper. Je suis un peu trop loin. Le but, c'est alors de garder ma troisième place, d'essayer de ramener les trois médailles pour la France.

Quand tu arrives à te sortir de ce premier virage en tête, tu as beaucoup plus de chances de gagner, surtout quand la piste est serrée comme à Saint-Quentin-en-Yvelines. C'était la clé et on a réussi à s'en sortir tous les trois sans s'accrocher alors qu'on est au coude-à-coude.

Et quand je passe la ligne, je vois que je suis troisième. Je débranche totalement. Joris et Sylvain ne savaient pas quand je leur dis que c'est bon. Et derrière, on célèbre tous ensemble.

Juste après, ta compagne Saya Sakakibara, remporte le titre olympique chez les femmes : tu ressens quoi ?

Romain Mahieu : On vit ensemble, on s'entraîne ensemble. On est 24 heures sur 24 ensemble. Réussir ensemble, c'est notre but.

J'étais plus content pour elle que pour moi de voir qu'elle y est arrivée après toutes les galères qu'elle a connues. J'étais content pour nous trois et après j'étais content pour elle. Je n'ai pas pleuré pour moi mais, quand je l'ai vue sur le podium, la larme a coulé.