Rien ne pouvait arrêter Pauline Ferrand-Prévot aujourd'hui. La légende du VTT français a bâti ses trois dernières années autour de la conquête de la médaille d'or à domicile lors des JO 2024. Sur la colline d'Elancourt, elle tutoyait les nuages ce dimanche 28 juillet.

La Français de 32 ans, championne du monde de la discipline, s'est échappée le deuxième tour (sur 7) sur le circuit de 4,4 km au milieu des hurlements de la foule, venue nombreuse soutenir la championne. Ses concurrentes ne l'ont jamais revue. S'il y avait du vent sur la course, c'est Pauline Ferrand-Prévot qui a fait figure d'ouragan, tout en légèreté et en puissance.

Tellement au-dessus qu'elle a pris le temps de savourer l'ultime ligne droite, remerciant chaleureusement les centaines de supporters massés à l'arrivée pour acclamer "Pauline ! Pauline !". Les larmes de joie étaient de sorties derrière les lunettes de soleil.

Derrière, à plus de 3 minutes, Haley Batten et Jenny Rissveds complètent le podium.

L'autre française, Loana Lecomte, a également longtemps cru à une médaille mais a été victime d'une très violente chute dans le 4e tour et a du abandonner. Le doublé rêvé du VTT français n'aura pas lieu.

Championne tout-terrain

Pauline Ferrand-Prévot est tout simplement une icône du cyclisme féminin : dans son palmarès, elle compte pas moins de quinze (!) titres de championnes du monde. Un palmarès constitué dans des disciplines aussi diverses que le cyclocross, le VTT mais aussi la route.

Dans la VTT cross-country, elle compte un record de cinq sacres mondiaux.

En 2015, elle avait même remporté un triplé alors inédit : cumuler trois titres de championnes du monde différent dans la même année : route, cyclocross et VTT.

Malheureuse aux Jeux

Cependant, la Reimoise avait jusqu'ici une histoire contrarié avec les Jeux. Si elle a découvert les JO à Londres à 20 ans, elle n'avait pas été actrice de la course (20e). A Rio, annoncée comme favorite, elle avait finalement abandonnée. 

A Tokyo, l'équipe de France semblait promise à un doublé avec "PFP" et Loana Lecomte. Las. Une chute et une crevaison plus tard, elle avait du se contenter d'une décevante 9e place.

"J'ai vraiment tout mis en place pour être championne olympique. Je pense ne rien avoir laissé au hasard. Je ne ressens pas vraiment de pression négative. Etre favorite me motive encore plus", avait promis Pauline Ferrand-Prévot avant la course.

Des changements payants

Ces derniers mois, elle s'est plus que jamais barricadée, fuyant les médias et les obligations, "dans sa bulle" pour se concentrer à 100 % sur sa quête olympique.

Jusqu'ici adepte de la préparation en solitaire, elle a fait le choix d'intégrer une équipe en 2022, devenant la première femme à rejoindre Ineos. Elle fréquente notamment Tom Pidcock, un touche-à-tout comme elle et champion olympique de VTT à Tokyo.

Elle s'entraîne avec les hommes, notamment les stars Geraint Thomas, ancien vainqueur du Tour de France, ou le Néerlandais Dylan van Baarle (Visma), vainqueur de Paris-Roubaix en 2022 et devenu son petite ami.

Sa frustration olympique désormais effacée. Désormais, Pauline Ferrand-Prévot va voguer vers d'autres objectifs avec Ineos Grenadiers. Elle veut faire son retour sur la route en 2025 avec en ligne de mire le Tour de France Femmes. Et une nouvelle pierre dans sa légende ?