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Accepter Gérer mes choixDans la bande de Gaza, de plus en plus d’images montrent des piles de déchets s’accumuler au bord des routes, dans les camps de déplacés, parfois juste à côté des tentes de fortune.
C’est le cas notamment dans le camp de Khan Younès, dans le sud de Gaza. Une vidéo montre des ordures empilées dans la cour d’une école de l’Unrwa, où vivent des déplacés. Un habitant s’y plaint de la "mauvaise odeur" causée par ces déchets.
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Accepter Gérer mes choixUne vidéo prise dans la cour de récréation d’une autre école de l’Unrwa, à Jabalia, dans le nord de Gaza, montre des Palestiniens brûler ces déchets. L’objectif : "réduire la quantité d'ordures", selon l’homme filmant la scène. Mais cette stratégie a pour conséquence de produire de la fumée qui "répand la maladie et les moustiques dans ce centre", ajoute-t-il.
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Accepter Gérer mes choixLa rédaction des Observateurs de France 24 a aussi pu géolocaliser des décharges informelles à proximité des camps de Deir al-Balah, de Rafah, de Nousseirat et d’Al-Maghazi.
Selon Louise Wateridge, porte-parole de l’Unrwa interrogée par la rédaction des Observateurs de France 24, environ 400 000 tonnes de déchets se sont accumulées au cours des neuf derniers mois.
La comparaison d’images satellite prises au début de la guerre, en octobre 2023, et aujourd’hui permet d’observer la formation ou l’augmentation de la surface de ces décharges. Plusieurs d’entre elles mesurent actuellement plus de 300 mètres de long.
Louise Wateridge explique que ces décharges se créent car les habitants n’ont "nulle part où apporter leurs déchets" :
Avant la guerre, il y avait deux sites officiels de distribution des déchets auxquels l'ONU et le gouvernement avaient accès. Aujourd'hui, nous n'y avons plus accès à cause des divers points de contrôle israéliens, des opérations militaires, et parce que l'accès à ces sites nous est refusé. C'est pourquoi de multiples lieux informels d’entreposage des déchets sont en train de se former.
Par ailleurs, cinq des six installations de gestion des déchets solides de Gaza sont endommagées, selon l’ONU.
Lacs d’eaux usées
En plus de ces piles d’ordures, des images montrent de gigantesques mares d’eaux usées à proximité des habitations.
Dans le quartier de Khan Younès, une étendue d’eau s’étend là où se trouvait auparavant une rue.
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Accepter Gérer mes choixL’analyse d’images satellite permet de montrer que cette étendue d’eau s’est progressivement formée à partir de début juin 2024, pour atteindre un peu plus de 100 mètres de long le 13 juillet.
À l’origine de cette situation, un réseau d’assainissement presque entièrement hors service, selon Louise Wateridge :
Un grand nombre de conduites d’eau et de stations d'épuration sont extrêmement endommagées et détruites à cause des bombardements. Nous ne sommes pas en mesure de faire entrer de nouvelles machines ou de nouvelles pièces dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes nous refusent l'accès à ces pièces, si bien qu'il nous est très difficile de réparer quoi que ce soit.
À cela s'ajoute le manque de carburant qui entre dans la bande de Gaza. Une grande partie est utilisée pour faire fonctionner les stations d'épuration. (...) Faute d'accès suffisant pour alimenter ces usines, elles ne peuvent plus fonctionner.
Selon l’ONU, aucune des cinq stations d’épuration de la bande de Gaza ne fonctionne actuellement.
Risques d’épidémie
Conséquence : ces eaux usées contaminent "les plages, les eaux côtières, les sols et l’eau douce" en raison de la propagation "d’une multitude d'agents pathogènes, de nutriments, de microplastiques et de produits chimiques dangereux", selon l’organisation internationale.
Louise Wateridge alerte aussi sur les conséquences pour la santé, dans un contexte de fortes chaleurs dans la bande de Gaza :
Beaucoup de gens vivent juste à côté de ces tas d'ordures. Il fait près de 90 °F [32 °C, NDLR] tous les jours. Il y a des souris, des rats, des cafards qui se répandent. Tout ceci crée non seulement des conditions de vie désespérantes, mais favorise également la propagation des maladies.
Les Nations unies sont très préoccupées par le risque croissant de propagation du choléra, avec le manque d'eau potable et d'assainissement, et le fait de vivre au milieu des eaux usées. C'est une maladie très mortelle.
L'Organisation mondiale de la santé a déjà enregistré un nombre croissant d'adultes et d'enfants souffrant de maladies d'origine hydrique, comme l'hépatite A ou la diarrhée.
Pour faire face à la situation, l’ONU appelle à instaurer un cessez-le-feu et à augmenter l’aide humanitaire entrant à Gaza.