À la croisée des chemins. En affrontant la Pologne à Dortmund, mardi 25 juin à 18 h, l’équipe de France va disputer une rencontre cruciale qui déterminera la suite de son Euro 2024. Les Bleus ont plus à perdre qu’il n’y paraît face à des Bialo-Czerwoni déjà éliminés après deux défaites en autant de matches.

Avec quatre points au compteur, la France est déjà qualifiée pour les huitièmes de finale après la défaite de l'Albanie face à l'Espagne (1-0) lundi. Mais là n’est pas l’essentiel : les Bleus vont désormais devoir retrouver de la consistance en attaque. Soigner la manière et remonter le moral d'un secteur offensif en difficulté apparaît essentiel pour la suite de la compétition.

Si Didier Deschamps a pu miser, face aux Pays-Bas (0-0), sur une assise défensive qui peut lui permettre d'aller loin, l'inefficacité chronique de ses joueurs devant le but constitue une réelle préoccupation, et l’équilibre de l’équipe penche un peu trop du côté de la ligne arrière.

"Pour gagner il faut marquer", a rappelé le sélectionneur après le match des Bleus. Une évidence qui fait face à un constat implacable : l’équipe de France n’a pas marqué dans le jeu depuis le début de l’Euro-2024. La seule fois où les filets ont tremblé en sa faveur, cela a été l'œuvre… de Maximilian Wöber, le défenseur autrichien qui a marqué contre contre son camp lors de France - Autriche (1-0), le 17 juin.

Le rendement d’Ousmane Dembélé et d’Antoine Griezmann pointés du doigt

Les maux offensifs tricolores ne sauraient se résumer à quelques noms, mais force est de constater que plusieurs joueurs n’affichent pas le rendement qu’on attendait d’eux avant le début de l’Euro.

Le premier d’entre eux se nomme Ousmane Dembélé. L’ailier tricolore a joué à chaque fois au moins 70 minutes face à l’Autriche puis face aux Pays-Bas, mais son efficacité commence à être remise en question au point que son statut de titulaire serait “en danger”, selon L'Équipe.

“(Didier Deschamps) adore Dembélé, sait à quel point il peut être usant pour un latéral de défendre sur lui, refuse de galvauder les efforts défensifs qu'il déploie également, mais il guette l'étincelle qu'il n'a toujours pas entrevue” a raconté le quotidien sportif, qui poursuit : “Pour l'heure, la feuille de statistiques est loin d'être faramineuse et l'idée de lui trouver une alternative fait son chemin dans l'esprit du staff, peut-être même dès mardi” face à la Pologne.

Kingsley Coman, Randal Kolo Muani ou encore Bradley Barcola pourraient apparaître comme des potentiels remplaçants de l’ailier du PSG s’il venait à prendre place sur le banc de touche face aux Bialo-Czerwoni.

Un autre joueur, et pas des moindres, ne montre pas la même efficacité qu’on lui connaît habituellement : Antoine Griezmann. Le milieu de terrain - et actuel meilleur passeur (38) de l’histoire de l’équipe de France - peine à influer sur le jeu tricolore depuis le début de la compétition.

Discret face à l’Autriche, il a vendangé deux des meilleures occasions de la France face aux Pays-Bas, manquant à chaque fois la conclusion de l’action à quelques mètres du but néerlandais. “Seize ballons perdus contre les Autrichiens, 13 contre les Néerlandais, trois tirs cadrés en deux matches, une passe seulement qui aurait pu être décisive (...), Griezmann surfe sur une vague qui ressemble plus à celles de la Méditerranée (...) qu'aux rouleaux qui déferlent à Hawaï”, résume L'Équipe.

Mais “Grizou” reste tout de même précieux pour son investissement dans le jeu des Bleus, et plusieurs de ses anciens coéquipiers ne s’inquiètent pas de sa mauvaise passe du moment, à l’image de l’ancien international français Blaise Matuidi : “Antoine a une grosse force mentale. (...) Dans ces moments, il ne doute pas, il reste le même.” Le vice-capitaine des Bleus pourrait, toutefois, être ménagé face à la Pologne.

Kylian Mbappé, un atout offensif majeur qui “a énormément envie de jouer”

Le réveil des Bleus passera aussi sans doute par les retrouvailles avec leur principal atout, Kylian Mbappé. Sans son attaquant-capitaine au nez fracturé, la France a peiné en attaque face aux Pays-Bas. Par ailleurs, il a été l’initiateur du seul but marqué par l’équipe de France dans cet Euro, face à l’Autriche - même s’il a aussi manqué une action décisive durant ce match.

Côté statistiques, le n°10 tricolore a une influence positive sur l’équipe de France. En ajoutant le match face aux Oranje, les Bleus n'ont remporté aucun des sept derniers matches lors desquels Kylian Mbappé n'a pas été titulaire (cinq nuls, deux défaites). Par ailleurs, “Kyky” est un atout majeur de la France dans les grands tournois majeurs depuis le Mondial-2018 : il a été impliqué sur… 39 % des buts tricolores (15 sur 38), selon OptaJean.

Le rétablissement express du futur joueur du Real Madrid arrive donc à point nommé. Désormais doté d'un masque, Kylian Mbappé a effectué, samedi, une première opposition face à une équipe de jeunes de Paderborn, ville où s'entraînent les Bleus, non loin de leur camp de base. Il a ensuite participé normalement à une séance très légère dimanche. Tout semble réuni pour le revoir sur la pelouse face à la Pologne.      

"Tout le monde sait qu'il a énormément envie de jouer le prochain match. Je pense qu'il commence à prendre l'habitude du masque. Évidemment, il aurait préféré jouer sans (...). Mais ça ne va rien changer pour lui. On sait qu'il sera prêt à partir du moment où il sera sur le terrain", a lancé dimanche le milieu Aurélien Tchouaméni. "On connaît tous Kylian, quand il est sur le terrain, il est à 100 %", a pour sa part assuré le défenseur Jonathan Clauss.

Kylian Mbappé est d'autant plus attendu que les Bleus ont intérêt à basculer au sommet du groupe D pour s'éviter une partie de tableau monstrueuse à partir des huitièmes de finale. En cas de deuxième place, l’équipe de France se retrouverait en compagnie de cadors comme le Portugal, l'Espagne et l'Allemagne, le pays-hôte. 

Même s'il s'agira de la troisième rencontre en huit jours, il semble peu probable que Didier Deschamps chamboule énormément son onze de départ face à la Pologne. Le sélectionneur va bâtir "une équipe pour chercher la qualification à la meilleure place possible", a-t-il déclaré dimanche sur Téléfoot. "En sachant que derrière, on aura un peu plus de temps de récupération".

Avec AFP