A la Une de la presse, ce mardi 19 mars, la journée de mobilisation, aujourd’hui, en France, des salariés de la fonction publique, pour "des mesures générales pour les salaires". Un mouvement qui touche notamment les salariés de Météo France, vent debout contre un nouveau logiciel, supposé pallier les réductions d’effectifs. Le monde des prévisions météo, désormais bouleversé par l’intelligence artificielle. Un hommage aux sans-abris morts dans la rue. Et le palmarès du nouveau guide Michelin.
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A la Une de la presse, la journée de mobilisation, aujourd’hui, en France, des salariés de la fonction publique pour "des mesures générales pour les salaires". A moins de quatre mois des Jeux olympiques de Paris, à un moment où les annonces de coupes budgétaires se multiplient, les syndicats expriment une colère "olympique", d’après L’Humanité - qui accuse l’exécutif de "chantage à l’image de la France", pour "intimider" les fonctionnaires. Ceux-ci disent envisager, de leur côté, de poursuivre leur mouvement durant les JO, s’ils ne sont pas entendus.
Avis de tempête, notamment, à Météo France, dont les salariés sont vent debout contre la mise en place d’un logiciel d’automatisation pour pallier les réductions d’effectifs. Ce logiciel, appelé "Alpha", est une nouvelle base de données automatique et non une intelligence artificielle, et "multiplie les prévisions incohérentes", d’après Libération, qui s’est procuré des documents internes révélant "l’étendue des incidents" et la "colère" de nombreux clients. Les utilisateurs du site et de l’application mobile de Meteo France dénoncent des incohérences, des pluies annoncées sans verglas par moins 3 °C, ce qui est physiquement impossible, ou encore des flocons annoncés… par 10 °C. Pour Libération, le "malaise à Météo France" n’aurait cependant "rien à voir avec l’utilisation de datas", mais avec l’attitude "des gouvernements libéraux", pour lesquels la fonction publique n’aurait d’avenir "qu’à condition d’être réduite". Une méthode jugée d’autant plus "incompréhensible" en ce qui concerne Météo France, que le dérèglement climatique a rendu "vitales" "les informations fiables".
La solution viendra-t-elle de l’intelligence artificielle? Pas sûr. Le Monde raconte comment des modèles d’intelligence artificielle "révolutionnent" les prévisions météo grâce à leurs prédictions extrêmement rapides, au point d’en être vertigineuses. D’après le journal, "là où il faut deux à trois heures pour une simulation sur un superordinateur dédié, une minute, seulement, est nécessaire sur un ordinateur doté d’une seule carte graphique", grâce à l’intelligence artificielle. Hyper-rapides, mais pas encore tout à fait au point, ces modèles présentent quelques lacunes, et ont encore du mal, notamment, avec les nuages et les précipitations. Exemple : si la trajectoire d’un cyclone ou d’une tempête peut aujourd’hui être décrite, l’intensité des vents l’est beaucoup moins bien.
Les prévisions météo ne peuvent pas non plus tempérer l’inquiétude face à la sécheresse touchant notamment le bassin méditerranéen. Le Monde, toujours, fait état de la situation très préoccupante dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen, où le manque d’eau oblige déjà, actuellement, à des rationnements et affecte à la fois l’agriculture et le tourisme. Sur la carte montrant les anomalies en matière de précipitations, les régions les plus touchées apparaissent clairement : le Maghreb, l’Italie, en passant par l’Algarve, au Portugal, toute la côte est de l’Espagne, ou encore le sud de la France. Une situation d’autant plus préoccupante que cette situation ne relève pas d’un épisode exceptionnel lié aux températures record, mais d’un phénomène durable, d’après Le Monde.
Qu’il vente ou qu’il pleuve, par tous les temps, des centaines de milliers d’hommes et de femmes vivent toujours dans la rue, en France, et pour certains, y meurent. Comme chaque année, La Croix rend hommage aux sans-abri décédés dans la rue, 656 personnes en 2023, selon le Collectif Les morts de la rue. Des hommes et des femmes auxquels le journal tente de donner des noms et des visages, comme Line, que ses compagnons d’infortune avaient surnommée "Princess", et qui est morte à 53 ans le 21 août dernier, en banlieue parisienne. La Croix a reconstitué la vie de cette femme collée au bitume par l’alcool et les stupéfiants, mais qui n’avait "rien d’une petite chose fragile", selon celles et ceux qui l’ont connue. Ils racontent comment "Princess" protégeait notamment les jeunes femmes. " À un moment, j’ai eu un conjoint qui a voulu me mettre sur le trottoir, raconte Marie. Princess, qui a connu ça, s’y est opposée. Elle a empêché que des tas de choses m’arrivent. Princess, ça a été ma mère".
Du bitume aux étoiles. Un mot, pour terminer, de la publication, hier, de la liste des nouveaux chefs étoilés du Guide Michelin. Consécration suprême : trois étoiles ont été attribuées à Jérôme Banctel à Paris et Fabien Ferré dans le Var. La Provence précise que l’attribution de trois étoiles d’un coup à Fabien Ferré est un fait "rarissime", qui ne s’est produit que deux fois auparavant. A 35 ans , le jeune chef entre aussi dans l'histoire du Michelin en devenant le plus jeune chef français triplement étoilé. D’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, le cru 2024 "fait la part belle à une nouvelle génération de chefs, audacieux, voire franchement iconoclastes, qui bousculent les codes ronronnant de la grande cuisine". A la nouvelle génération, peut-être, mais pas aux femmes, puisque seulement six cheffes ont reçu des étoiles cette année.
Quant à l’audace… Le Figaro se déchaîne contre "un millésime qui transpire plus que jamais le consensus mou", "propret, poli, avec raie sur le côté et mocassins cirés". "La France, relève le journal, est sans doute le seul pays du monde où l’on s’écharpe tous les ans autour d’un palmarès établi sur la base de règles inconnues, au sujet d’établissements hors de portée du commun des salariés. Parce qu’en France, la gastronomie fait partie de l’ADN et que le Michelin, contre vents, marées et injustices, demeure la référence qui édite (un) classement s’imposant à tous". "La force de Bibendum? L’avoir compris le premier. Son guide est à l’image de ses pneus : un peu de matière et beaucoup d’air". Savoureux.
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