A la Une de la presse, ce lundi 4 mars, la réunion, aujourd’hui, du Congrès à Versailles, pour inscrire l'Interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Le lancement, hier, de la campagne du Rassemblement national pour les Européennes. Le vote, hier également, de la Suisse, en faveur d’un treizième mois aux retraités. Et des canassons en cavale.
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A la Une de la presse française, la réunion, aujourd’hui, du Congrès à Versailles, pour inscrire l'Interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Sauf énorme surprise, la liberté d’avorter est sur le point d’être gravée dans le marbre, de devenir une "liberté à jamais", d’après Libération. Le journal salue la "victoire historique de l’obstination et du combat transpartisan de femmes politiques de gauche et de la majorité", "accompagnées par les hommes". Une victoire rendue nécessaire "par le retour aux idées réactionnaires ou conservatrices" dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis, selon Libé, qui appelle "à donner aux femmes les moyens de ce droit bientôt intangible".
"Le monde regarde la France" : L’Humanité, soutien de toujours du droit à l’IVG, rappelle que 47 000 femmes meurent chaque année à-travers le monde lors d’avortements clandestins - soit une toutes les neuf minutes, d’après le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. "Protéger le droit à l’avortement dans la Constitution française revient donc à protéger les femmes et à réaffirmer haut et fort qu’elles doivent pouvoir disposer de leur corps et de leur destin". Le journal chrétien La Croix, qui voit dans l’avortement "la plus mauvaise des réponses" aux grossesses non désirées, estime qu’"en matière de vie à protéger, il faut aussi parler de celle de la femme", et donc protéger le droit à l’IVG. Mais le journal se demande "pourquoi, en 2024, le nombre d’IVG continue d’augmenter dramatiquement" en France, et s’il ne faudrait pas "plutôt s’interroger sur l’absence d’éducation à une forme de responsabilité sexuelle, y compris pour les hommes?".
Si elle est adoptée, cette révision constitutionnelle sera la première depuis 2008. Le Figaro rappelle que le Sénat, dominé par la droite et le centre, a jusqu’à présent toujours fait échouer les projets de révision d’Emmanuel Macron, qui n’avait d’ailleurs jamais inscrit la constitutionnalisation de l’IVG dans son programme, ni en 2017, ni en 2022. D’après le journal, le président se serait "rallié à cette proposition d’abord portée par La France insoumise, sous la pression de sa propre majorité", après avoir échoué à faire adopter son grand projet de réforme des institutions, se contentant, finalement, "d’un simple ajout sociétal à la Constitution sans effet sur le fonctionnement de la Ve République".
La presse française revient également sur le lancement, hier, de la campagne du Rassemblement national pour les Européennes. Jordan Bardella, tête de liste du RN, caracole en tête des sondages et déclenche un engouement, une "Bardellamania", dans son parti en particulier et sur les réseaux sociaux en général. Le quotidien L’Opinion est quant à lui plutôt sceptique, face à cette incarnation du "populisme ultrabrite".
Le lancement de la campagne du RN par Jordan Bardella et Marine Le Pen est également scruté de près par la presse internationale. The Financial Times, le quotidien britannique relève l’engagement de Marine Le Pen à "reprendre le pouvoir à la bureaucratie "intrusive et autoritaire" de Bruxelles", tandis que le quotidien espagnol El Pais souligne que la cheffe de file du RN veut faire des Européennes "un référendum sur l’immigration" et un "prélude" à la présidentielle de 2027. En Allemagne, le Frankfurter Allgemeine Zeitung mentionne la présence, au premier rang du meeting d’hier, de Fabrice Leggeri, l’ancien patron de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, et "l’absence de tout drapeau européen dans une mer de drapeaux français".
A la Une de la presse suisse, le vote, hier, d’une proposition de loi, visant à payer un treizième mois aux retraités. "13, un numéro porte-bonheur pour les gagnants, celui de la malchance pour les perdants" : à la Une du journal Blick, l’émotion du conseiller socialiste aux Etats, Pierre-Yves Maillard, après la victoire du "oui" à la votation d’initiative populaire "Mieux vivre la retraite". "Tout augmente, même l’AVS", l’Assurance vieillesse et survivants, annonce Le Temps, où le dessin de Chappatte montre deux banquiers suisses face aux partisans du "oui" au 13ème mois pour les retraités : "Alors ça y est, les pauvres ont leur bonus". "Par les temps – incertains – qui courent, (les Suisses) ont jugé préférable d’augmenter des rentes garanties, malgré le coût important de cette mesure. Ils ont estimé qu’il était temps que les autorités entendent leur exaspération", écrit le journal. La Tribune de Genève parle d’une "victoire historique pour la gauche", dans ce pays traditionnellement libéral et conservateur, avec un dessin de Herrmann où une Suisse déclare qu’en Suisse, "il n’y a pas que les riches, il y a des vieux aussi". D’après le journal, l’initiative de la gauche aurait bénéficié à la fois "d’un contexte favorable et des erreurs de ses opposants". Le contexte : "les hausses de prix un peu partout", avec "de nombreux retraités (qui) ne parviennent plus à s’assurer une vie décente". Et les erreurs : "l’absence de contre-projet" de la droite, qui n’a "pas proposé (de) version plus ciblée et mieux ficelée, par arrogance et certitude de la victoire".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil au Guardian, qui raconte la grosse surprise d’automobilistes de Cleveland, dans l’Ohio, aux Etats-Unis, qui se sont retrouvés nez à nez avec deux chevaux lancés en plein galop et à contre-sens sur une autoroute. Des images filmées par des caméras de surveillance montrent les deux canassons qui s’étaient échappés des écuries de la police de municipale, galopant au milieu des voitures. L’histoire ne dit pas s’ils ont été verbalisés ou s’ils seront traînés en justice pour leur cavalcade, leur cavale. La bonne nouvelle, c’est que personne n’a été blessé, ni humain, ni bestiole.
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