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Le dirigeant séparatiste du Haut-Karabakh annule la dissolution de la République autoproclamée
La république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh avait annoncé qu'elle cessera d'exister à partir du 1er janvier 2024. Mais le dirigeant des séparatistes arméniens du Haut-Karabakh a indiqué vendredi annuler la dissolution des entités sécessionnistes.

Il s'agit d'un revirement spectaculaire. Le dirigeant des séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, qui ont été chassés en septembre par l'Azerbaïdjan de ce territoire disputé depuis plus de trois décennies, a indiqué vendredi 22 décembre annuler la dissolution des entités sécessionnistes qu'il avait pourtant auparavant annoncée pour le 1er janvier 2024.

"Dans le domaine juridique de la République d'Artsakh [le nom donné par les séparatistes arméniens au Haut-Karabakh, NDLR], il n'existe pas de document prévoyant la dissolution des institutions gouvernementales", a déclaré Samvel Chakhramanian lors d'une réunion avec d'autres dirigeants à Erevan.

Ce retournement de situation intervient à moins de dix jours de la dissolution annoncée de la république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh, prévue depuis fin septembre par un décret de Samvel Chakhramanian au 1er janvier 2024, plus de 30 ans après sa création.

La région s'était vidée de la quasi-totalité de ses habitants

L'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens, qui appartenaient tous deux à la sphère soviétique, se disputaient relativement pacifiquement le territoire à la fin des années 80. Avec la désintégration progressive de l'URSS, le conflit devient plus violent et deux guerres éclatent. La première, au début des années 1990, s'achève par un cessez-le-feu ; la seconde, en 2020, est remportée par Bakou.

Le décret, "c'est un papier vide", a justifié vendredi à l'AFP le bureau de Samvel Chakhramanian. "Aucun document ne peut conduire à la dissolution de la République qui a été établie par la volonté du peuple", ont encore fait valoir les services du dirigeant des séparatistes arméniens.

Dans les faits, Samvel Chakhramanian n'a toutefois plus de pouvoir sur le sort de l'enclave depuis une offensive victorieuse de l'Azerbaïdjan en septembre qui a repris l'ensemble de cette région montagneuse. Dans la foulée de cette opération militaire de 24 heures, les autorités de Bakou avaient arrêté plusieurs représentants séparatistes et la région s'était vidée de la quasi-totalité de ses habitants : 100 000 personnes sur les 120 000 habitants recensés dans l'enclave ont fui vers l'Arménie.

C'est à ce moment-là, dix jours après la reprise par Bakou de l'enclave, que Samvel Chakhramanian avait signé un décret entérinant la dissolution de "toutes les institutions gouvernementales" de la république séparatiste "au 1er janvier 2024". En conséquence, "la République du Nagorny Karabakh" mettre un terme à "son existence", était-il notamment écrit.

Depuis, le président autoritaire de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, s'est rendu mi-octobre à Khankendi, la principale ville du Haut-Karabakh (Stepanakert selon son nom arménien), et y avait hissé le drapeau tricolore azerbaïdjanais. Fort de cette victoire militaire dans l'enclave, il a d'ailleurs convoqué début décembre une élection présidentielle anticipée le 7 février 2024, qui pourrait prolonger son règne, entamé en 2003 à la suite de la mort de son père.

Avec l'AFP