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Le prix Goncourt décerné à Jean-Baptiste Andrea pour "Veiller sur elle", son quatrième roman
Jean-Baptiste Andrea, 52 ans, a remporté mardi le prix Goncourt pour "Veiller sur elle" (L'Iconoclaste), son quatrième roman. Le prix Renaudot a quant à lui été attribué à Ann Scott pour "Les insolents", son troisième ouvrage, publié chez Calman-Lévy.

Les récompenses littéraires sont tombées. Le prix Goncourt a été attribué à Jean-Baptiste Andrea pour "Veiller sur elle" (L'Iconoclaste), mardi 7 novembre. Son livre raconte la vie d'un sculpteur de génie épris d'une aristocrate dans l'Italie de l'entre-deux-guerres. Le romancier âgé de 52 ans a été élu au 14e tour. Il faisait face à Éric Reinhardt, Gaspard Koenig et Neige Sinno.

Jean-Baptiste Andrea, #PrixGoncourt2023 pour "Veiller sur elle", éditions de l'Iconoclaste pic.twitter.com/p8TsWGQEhz

— Académie Goncourt (@AcadGoncourt) November 7, 2023

Le grand écran a été son premier métier, dès la sortie d'études qui ne devaient pas forcément l'y mener. Après avoir grandi sur les bords de la Méditerranée, à Cannes, dans une famille qui mêlait des origines italiennes, grecques, baléares et pied-noir d'Algérie, il est parti vers de grandes écoles prestigieuses qui rassuraient ses parents, Sciences-Po Paris puis une école de commerce, l'ESCP.

Du cinéma à la littérature

Jean-Baptiste Andrea réalise son premier film, "Dead End", en 2003, remarqué pour son humour très noir. En 2006, il convainc David Schwimmer (Ross dans la série Friends) de prendre un rôle principal. Et en 2013, dernier tour à la réalisation, avec le thriller "La Confrérie des larmes". 

Lassé des contraintes budgétaires du cinéma, il décide d'écrire un roman. "Je savais écrire un scénario, pas un roman. Un scénario c'est bordé, c'est confortable, et un roman tout est permis", relevait-il. Il rédige "Ma reine", qu'il envoie à une quinzaine d'éditeurs. Son troisième roman, "Des diables et des saints", est un beau succès, couronné par le prix RTL-Lire. Vient ensuite "Veiller sur elle" : "Mes trois premiers romans étaient des huis clos. Là j'avais envie de briser toutes les frontières", détaille-t-il. Ce sera une longue fresque sur la sculpture et l'Italie, le pays de sa grand-mère paternelle. 

Le Renaudot pour "Les insolents" d'Ann Scott

De son côté, Ann Scott a reçu le prix Renaudot pour "Les insolents", publié chez Calman-Lévy, sur une quadragénaire quittant Paris. "Les Insolents" raconte l'arrivée "au milieu de nulle part" d'Alex, une compositrice de musique de films qui décide de quitter la capitale pour se réinventer, souhaitant vivre "ailleurs et seule". Le personnage est un double de fiction de l'autrice, qui a quitté Paris pour la Bretagne, où elle vit désormais.

Née d'une mère russe photographe et d'un père français collectionneur d'art, Ann Scott a grandi à Paris avant de s'installer à Londres, à 17 ans. Elle a été mannequin, batteuse dans un groupe punk et a beaucoup fréquenté le milieu underground des nuits parisiennes. Elle s'est lancée à 29 ans dans l'écriture, signant notamment le roman "Asphyxie", puis "Superstar".

Une biographie sur De Gaulle également récompensée

Elle ne faisait pas figure de favorite pour le Renaudot, prix pour lequel étaient également en lice Gaspard Koenig ("Humus" à L'Observatoire), Lilia Hassaine, ("Panorama" chez Gallimard) et Sorj Chalandon ("L'Enragé" chez Grasset).

Le prix de l'essai a été décerné à Jean-Luc Barré pour le premier tome, en plus de 900 pages, d'une immense biographie : "De Gaulle, une vie : l'homme de personne (1890-1944)", aux éditions Grasset. Cette somme est parue le 18 octobre et est entrée directement dans la liste des finalistes du Renaudot essai. Le prix Renaudot du Livre de Poche est allé à Manuel Carcassonne pour "Le Retournement". Lundi, l'écrivaine Neige Sinno avait remporté le prix Femina pour "Triste tigre", un récit qui aborde la question de l'inceste.

Avec AFP