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Ni le président déchu Zelaya (photo), ni le chef du régime putschiste Micheletti ne sont candidats à la présidentielle censée apaiser la crise hondurienne. Plusieurs pays voisins ont affirmé qu'ils ne reconnaîtraient pas le résultat du scrutin.

Près de 4,5 millions de Honduriens sont appelés aux urnes ce dimanche, dans une

Honduras
  • Population : 7,792,854 d'habitants
  • Capitale : Tegucigalpa
  • Langue officielle : espagnol
  • Institutions : République dont le président est élu pour 4 ans au suffrage universel
  • Economie : 68,9 % de la population vit dans la pauvreté ou la misère ; 40 % de chômeurs ; dette extérieure :  5,36 milliards de dollars (2007)
  • Taux d'homicide : 58 pour 100 000 habitants

atmosphère tendue, pour élire un nouveau président après le coup d’Etat qui a renversé, le 28 juin, le président Manuel Zelaya.

Ni Manuel Zelaya, réfugié à l’ambassade du Brésil à Tégucigalpa depuis le 21 septembre, ni Roberto Micheletti, propulsé à la présidence intérimaire du Honduras après le putsch, ne sont candidats. Porfirio Lobo (Parti national), qui avait appelé à la "réconciliation", s’affirme comme le favori du scrutin. Son principal rival, Elvin Santos, est, lui, issu du Parti libéral, comme Zelaya et Micheletti. 

Appel à boycott

La présidentielle se déroule sous haute sécurité. Près de 30 000 policiers et militaires devaient être déployés dans le petit pays d’Amérique latine.

Les autorités putschistes au pouvoir ont organisé les élections avec le soutien des Etats-Unis, partenaire principal et historique du Honduras. Elles espèrent que l’élection permettra de tourner la page de la crise politique qui a plongé le Honduras au bord de la faillite. Le pays, où 68,9 % de la population vit dans la misère ou la pauvreté, était déjà l’un pays des plus pauvres d’Amérique latine. Et la crise politique n'arrange pas les choses : les Etats-Unis et l’Union européenne ont suspendu plus de 120 millions de dollars d’aide au pays et plusieurs organismes internationaux ont gelé leur crédit. 

Manuel Zelaya a appelé à boycotter le scrutin, après avoir tenté en vain de le reporter. "C'est la première fois, il n'y a pas de précédent en Amérique latine, que la dictature organise elle-même sous sa tutelle, sans observateurs de l'Organisation des Etats américains, un processus [électoral]. Je regrette que les Etats-Unis soutiennent cela", déplore-t-il.

Condamnation de la communauté internationale

Le président déchu a toutefois obtenu le soutien de plusieurs pays d’Amérique latine : le Venezuela, l'Argentine, ou encore le Brésil ont fait savoir qu'ils ne reconnaîtraient pas le résultat de l'élection. Idem pour l'Equateur dont le président, Rafael Correa, s'exprimait ainsi vendredi à Bruxelles, au nom de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) : "Nous ne reconnaîtrons pas le résultat de l'élection [présidentielle]."

La communauté internationale avait condamné le coup de force qui a renversé Manuel Zelaya, le jour où il avait organisé une consultation populaire pour réformer la Constitution interdisant à un président de briguer un second mandat.

En accord avec les Etats-Unis, le Congrès du Honduras votera le 2 décembre pour savoir si Zelaya doit être rétabli dans ses fonctions et terminer son mandat, qui prend théoriquement fin le 27 janvier.