L'heure est grave. Marine Le Pen a décidé de suspendre sa campagne à l'élection présidentielle "jusqu'à l'obtention des parrainages", a annoncé, mardi 22 février, son entourage, alors que la candidate du Rassemblement national s'inquiète de ne pas réunir les 500 signatures d'élus nécessaires.

La finaliste du scrutin présidentiel de 2017, donnée en deuxième position dans les sondages derrière Emmanuel Macron au premier tour, n'a à ce stade obtenu que 366 parrainages, à dix jours de la date limite de dépôts des signatures, fixée au 4 mars, 18 h, par le Conseil constitutionnel.

"Je lance un appel aux maires : si vous ne m'aidez pas, des millions d'électeurs seront privés d'élection", avait prévenu Marine Le Pen dans une vidéo publiée lundi sur son compte Twitter.

Conséquence directe de la suspension de campagne de la candidate du RN, une conférence de presse prévue mercredi à Paris sur l'éducation "est reportée", tout comme un déplacement dans la Somme qui devait avoir lieu samedi, a indiqué son entourage.

L'inquiétude est également palpable dans le camp d'Éric Zemmour, qui ne totalise pour le moment que 291 parrainages. Le candidat d'extrême droite a dû annuler un déplacement prévu cette semaine à La Réunion pour se consacrer à appeler des élus.

"Un tsunami démocratique si ces candidats ne pouvaient pas se présenter"

À gauche, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui n'a que 370 paraphes malgré ses 10 à 11 % d'intentions de vote , a reçu dimanche le parrainage du maire LR de Cannes David Lisnard "par souci civique" et "pour que les démagogues ne jouent pas les victimes".

De son côté, Christiane Taubira, qui ne dispose que de 86 signatures, a lancé un nouvel appel, admettant que "sa campagne est suspendue aux parrainages".

Le président du MoDem, François Bayrou, a mis en garde lundi contre "un tsunami démocratique si ces candidats ne pouvaient pas se présenter". Son collectif "Notre Démocratie", une banque de parrainages pour aider les candidats qui font plus de 10 % d'intentions de vote, a réuni environ 120 élus, assure-t-il.

Pour l'instant, seuls la LR Valérie Pécresse, le président sortant Emmanuel Macron, qui n'est pas encore formellement candidat, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud (LO) ont obtenu les 500 parrainages nécessaires, sous réserve de validation définitive de leur candidature par le Conseil constitutionnel.  

Aucun candidat bien placé dans les sondages n'a jamais échoué à les recueillir lors d'une élection présidentielle.

Avec AFP