Le "non" à l'indépendance a remporté, dimanche, une victoire écrasante en Nouvelle-Calédonie lors du troisième référendum d'autodétermination, marqué par une abstention record. Lors d'une allocution télévisée, Emmanuel Macron a assuré accueillir avec "respect et humilité" le résultat de la consultation.
C'était un résultat attendu : le "non" à l'indépendance l'a emporté de manière écrasante, dimanche 12 décembre, lors du troisième référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie, marqué par une abstention record après l'appel des indépendantistes à bouder le scrutin.
Selon les résultats définitifs, le "non" à l'indépendance de cet archipel français stratégique du Pacifique-Sud l'emporte à 96,49 %. L'ampleur du résultat est à relativiser par une participation (43,90 %) en chute libre par rapport aux deux précédents référendums remportés en novembre 2018 et octobre 2020 par les loyalistes avec respectivement 56,7 % puis 53,3 % des suffrages.
L'abstention qui a marqué le troisième référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie "n'affecte pas la régularité ni la sincérité du scrutin", a déclaré le président de la commission de contrôle, Francis Lamy.
Dans une allocution télévisée, Emmanuel Macron a assuré accueillir "la réponse de la Nouvelle-Calédonie avec respect et humilité".
"La Nouvelle-Calédonie restera donc française", a-t-il souligné. "Ce soir, la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester", a également déclaré le chef de l'État.
Les indépendantistes avaient annoncé qu'ils ne se rendraient pas aux urnes, invoquant l'impossibilité d'organiser une "campagne équitable" alors que l'archipel est fortement touché depuis septembre par le Covid-19 et que la population kanake est plongée dans le deuil.
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Un "référendum de projet" à venir
Dans ce contexte, la victoire des loyalistes était attendue et tous les états-majors sont déjà en train de réfléchir à leurs propositions pour la suite. Sur le plan juridique, l'accord de Nouméa signé en 1998 sous l'égide du Premier ministre Lionel Jospin, et qui organise la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie par étapes, est terminé.
En juin, à Paris, les acteurs calédoniens avaient décidé avec l'État qu'après le 12 décembre s'ouvrirait "une période de stabilité et de convergence" avant un "référendum de projet" d'ici juin 2023, qui, en cas de "oui" dimanche, porterait sur la Constitution d'un nouvel État et, en cas de "non", sur un nouveau statut dans la République.
Le dialogue ne sera cependant pas si facile. Le FLNKS et les nationalistes ont déjà prévenu, jeudi, qu'ils refusaient toute rencontre avec le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, arrivé vendredi à Nouméa, avant l'élection présidentielle française d'avril 2022.
"Une partie des formations politiques indépendantistes ne souhaite pas négocier avant la présidentielle : nous en prenons acte. L'État n'entend pas non plus confondre vitesse et précipitation dans cette phase importante. La déclaration de Paris du 1er juin dernier venant sécuriser la fin de l'accord de Nouméa permet d'envisager cette période de transition jusqu'en juin 2023", a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre.
Avec AFP