
La localité écossaise a célébré le souvenir de l'attaque contre le vol 103 Londres-New York de la Pan Am, dont l'avion avait été pulvérisé en plein vol. Un attentat qui avait mis la Libye au ban de la communauté internationale.
AFP - Les habitants de la petite ville écossaise de Lockerbie et les familles des victimes ont commémoré dimanche dans la simplicité l'attentat contre un avion de la Pan Am, qui le 21 décembre 1988 avait causé la mort de 270 personnes.
Plus de 150 personnes se sont réunies au cimetière de Lockerbie pour le dépôt d'une gerbe, à la mémoire des 259 passagers du vol 103 Londres-New York tués dans l'explosion à 9.400 m d'altitude, et des 11 habitants de la localité morts au sol.
"Ce désastre aérien a depuis longtemps cessé d'être un événement lié à Lockerbie, c'est devenu un événement mondial, et il prend toute sa place dans l'expérience humaine du bien et du mal", a déclaré le chanoine Michael Bands, dans un bref service religieux.
Les cérémonies se voulaient volontairement discrètes. Des messes dans les églises de Dryfesdale et de Tundergarth, près de Lockerbie, devaient avoir lieu à 19h00 (heure locale et GMT), presque au moment-même où le Boeing s'était écrasé vingt ans plus tôt.
Les familles des victimes devaient également assister en fin d'après-midi à un service religieux à l'aéroport londonien d'Heathrow, d'où était parti l'avion, avec à son bord 180 Américains rentrant chez eux pour les fêtes de fin d'année, quelque 40 minutes à peine avant le drame.
Une cérémonie devait aussi avoir lieu à l'université de Syracuse, dans l'Etat de New York, aux Etats-Unis, dont 35 des étudiants figuraient parmi les victimes.
Cet attentat, qui reste à ce jour celui au bilan le plus lourd jamais perpétré en Grande-Bretagne, avait semé l'effroi à Lockerbie. Des débris de fuselage, des corps déchiquetés ou des vêtements en loques s'étaient écrasés sur la ville.
Les enquêteurs britanniques et américains étaient remontés jusqu'à deux ressortissants Libyens, Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi et Al-Amine Khalifa Fhimah, provoquant une crise internationale durable avec la Libye.
La Libye avait été soumise à partir de 1992 à des sanctions internationales (embargo militaire, aérien et sur des équipements pétroliers, et gel des avoirs financiers) pour avoir refusé de les livrer.
Le 31 janvier 2001, un tribunal extraordinaire aux Pays-Bas avait acquitté Fhimah, mais condamné Al-Megrahi à la prison à perpétuité, avec une période de sûreté de 27 ans.
Al-Megrahi, 56 ans, qui est atteint selon ses avocats d'un cancer de la prostate en phase terminale, a depuis continué à protester de son innocence. En juin 2007, il a été autorisé à interjeter un deuxième appel contre sa condamnation après un échec en 2002. Cet appel doit être examiné en 2009.
Les sanctions internationales, suspendues dès 1999, ont été définitivement levées le 12 septembre 2003, après que Tripoli eut reconnu sa responsabilité dans l'attentat et signé avec Londres et Washington un accord d'indemnisation des victimes.
La Libye a versé en octobre 2008 les indemnités dues aux familles américaines, levant le dernier obstacle à la normalisation de ses relations avec les Etats-Unis amorcée deux ans auparavant.