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A la Une de la presse, ce lundi 22 novembre, les violences qui secouent la Guadeloupe, où le mouvement anti-vaccin et anti-restrictions sanitaires a dégénéré. Des heurts et des violences qui se sont aussi produits en Europe, ce week-end, en Belgique et aux Pays-Bas. Les critiques persistantes contre le Mondial de foot 2022, qui débutera dans un an au Qatar. Et la propagande du régime chinois autour de la championne de tennis Peng Shuai.

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A la Une de la presse, les violences qui secouent la Guadeloupe, où le mouvement de contestation anti-vaccin a dégénéré.

Des routes bloquées, des pillages et des scènes d’émeute: l’île française des Antilles se serait transformée en «brasier», d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui rapporte que l’opposition au vaccin «a allumé la mèche d’un conflit social qui couvait depuis des années». Interrogés par le journal, des émeutiers disent que le vaccin a été «la goutte d’eau qui a fait déborder le vase»: «On en a marre du système qu’on nous impose. Notre île n’est pas à nous, elle appartient aux békés», aux blancs créoles héritiers des colons, témoigne l’un d’entre eux. «La Guadeloupe sous les feux de la crise»: le gratuit 20 Minutes raconte comment la mort de Jacob Desvarieux, le chanteur du groupe de zouk Kassav’, pourtant triple vacciné, a nourri les théories sur l’inefficacité du vaccin, dans les Antilles françaises, en alimentant les théories du complot, selon lesquelles le vaccin serait un poison destiné à éliminer la population noire, dont le rejet de la vaccination peut aussi trouver son explication dans les scandales sanitaires passés et notamment le scandale du chlordécone, un pesticide massivement utilisé dans les Antilles françaises jusqu’en 1993, alors que sa toxicité était connue depuis les années 60.

De son côté, le gouvernement annonce l’envoi de renforts de policiers et de gendarmes et une rencontre, ce soir, à Matignon, avec des élus de l’île. L'Union générale des travailleurs de Guadeloupe, citée par France Antilles, appelle néanmoins à «poursuivre la mobilisation». Selon ce syndicat, en tête de la contestation, celle-ci traduit avant tout «la profondeur des souffrances, des inégalités, de la pauvreté et de l'exclusion d’une partie de la population». Des maux partagés par les habitants de l’île voisine de la Martinique, où un appel à la grève générale a également été lancé pour aujourd’hui.

Heurts et manifestations également en Europe, où des rassemblements ont dégénéré en Belgique et aux Pays-Bas. En Autriche, où un confinement général entre en vigueur aujourd’hui-même, Der Standard fait état d’un «week-end de la fureur» - colère envers «la gestion de la pandémie, envers le vaccin, et envers les gouvernements en général». «Face aux mesures anti-Covid, la protestation se durcit»: le quotidien belge Le Soir s’alarme de voir le virus «casser le dialogue démocratique». «Liberté individuelle ou solidarité collective: peut-on encore en appeler à la raison et l’intelligence de chacun?» :d’après le journal, «le dégât majeur causé par le virus est désormais mental, puisqu’il amène (la) société à exprimer publiquement de tels antagonismes». «C’est cette faille que les extrémistes voient comme une occasion unique à saisir. Et c’est ce qui la rend extrêmement dangereuse», met en garde le journal.

A la Une également, les nouvelles révélations du site d’investigation Disclose, qui affirme qu’une mission de renseignement française, menée au nom de la lutte antiterroriste a été détournée par l’État égyptien. Selon le site, la France fournit, via une mission baptisée «Sirli», des renseignements aux autorités égyptiennes pour cibler, théoriquement, des djihadistes. Mais ces informations seraient utilisées par le régime pour cibler des trafiquants à la frontière entre l’Egypte et la Libye. «Les renseignements fournis aux Égyptiens sont utilisés pour tuer des civils soupçonnés de contrebande, via des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés», d’après le média en ligne, qui fait état d’au moins 19 bombardements contre des civils, et de «plusieurs bavures sur le terrain». Diclose dénonce le «dévoiement» de la mission initiale, par les autorités égyptiennes.

Ses détracteurs dénoncent quant à eux un dévoiement des valeurs sportives: à un an de son lancement, le Mondial de foot au Qatar suscite toujours les critiques. Après les révélations sur les conditions de travail calamiteuses des ouvriers sur les sites de la compétition, ou encore son impact écologique désastreux, la dernière salve en date est lancée par l’ancien président de la Fédération internationale de foot, Sepp Blatter, qui revient dans un entretien au Monde sur le vote d’attribution pour le moins controversé de la compétition à l’émirat. Selon lui, «sans l’intervention au dernier moment de (l’ex-président français) Nicolas Sarkozy sur (Michel) Platini, le Qatar n’aurait jamais eu la Coupe du monde» - accusations dont se défend l’ex-patron français du foot européen: «Cela fait cinq ans que Sepp Blatter produit la même allégation mensongère et sans fondement. Il était totalement impossible pour Nicolas Sarkozy d'influencer mon vote». A un an de la compétition, «qu’importent désormais les remords, les enquêtes, les pétitions, le monde du football s’est bouché les oreilles et a traîné les pieds suffisamment longtemps pour qu’il n’y ait plus de plan B», écrit le journal suisse Le Temps, qui affirme que le monde du foot peut cependant «encore lever la tête», en continuant à s’intéresser au sort des ouvriers étrangers - des travailleurs dont un récent rapport d’Amnesty International a rappelé combien ils restent «intimidés et exposés au risque d’exploitation», sur les chantiers qataris, alors que les réformes du marché du travail, promises par les autorités, tardent à se concrétiser.

Des nouvelles, pour terminer, de la championne de tennis Peng Shuai, qui n’avait plus été vue publiquement, depuis ses accusations d’agression sexuelle contre un puissant ex-responsable du Parti communiste chinois. D’après The Financial Times, la jeune femme est réapparue hier à un tournoi de tennis à Pékin et s’est entretenue, également, par visio-conférence avec le patron du Comité international olympique. «Elle a expliqué qu'elle était en sécurité et en bonne santé, qu'elle vivait chez elle à Pékin, mais qu'elle souhaitait que sa vie privée soit respectée pour le moment». Un discours qui ne convainc pas beaucoup la dessinatrice Coco, dont le dessin est publié par Libération. «Que tout le monde se rassure surtout. Peng Shuai va bien et se repose», assure la propagande du régime de Xi Jinping…

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