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Harcèlement sexuel : une enquête confirme les accusations contre le gouverneur de New York

Une enquête demandée par la justice américaine confirme les accusations de harcèlement sexuel à l'encontre du gouverneur de New York, Andrew Cuomo. Plusieurs élus démocrates avaient demandé son départ dès les premières révélations émanant de plusieurs de ses victimes, dont des employées. 

Le très célèbre gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, pourrait être poussé vers la sortie après les conclusions d'une enquête indépendante commandée par la justice américaine. Selon le rapport d'investigation, cette figure populaire du parti démocrate a "harcelé sexuellement plusieurs femmes", a annoncé, mardi 3 août, la procureure de l'État de New York, Letitia James.

L'enquête attribue à Andrew Cuomo des gestes déplacés, "des baisers et des étreintes non désirées", ainsi que "des commentaires inappropriés". Parmi les 11 victimes énumérées, figurent d'anciennes et actuelles fonctionnaires de l'État, dont une femme qui avait été affectée au service de protection du gouverneur, à la demande d'Andrew Cuomo, après qu'il l'eut rencontrée en novembre 2017, décrit le rapport.

Le gouverneur de 63 ans, qui a réagi dès la publication du rapport, a assuré qu'il n'avait "jamais touché quelqu'un de manière inappropriée ou fait des avances sexuelles inappropriées". 

Selon les conclusions des enquêteurs, le gouverneur et son personnel ont "aussi pris des mesures de représailles à l'encontre d'au moins une employée pour avoir témoigné", a indiqué un communiqué du bureau de la procureure.

"Enfin, l'équipe exécutive du gouverneur a favorisé un environnement de travail toxique qui a rendu possible le harcèlement et une ambiance de travail hostile", ajoute le bureau.

Cuomo avait refusé de démissionner

Interrogée sur le fait de savoir s'il devait démissionner, Letitia James a déclaré que "la décision appartient au gouverneur de l'État de New York. Le rapport parle pour lui-même". Durant son intervention publique, Andrew Cuomo n'a pas évoqué une possible démission, semblant l'exclure, alors que plusieurs dans son camp l'appellent toujours à quitter ses fonctions.

"Il doit démissionner", a lancé le maire de New York Bill de Blasio. "Et s'il continue à résister et à attaquer les enquêteurs qui n'ont fait que leur travail, il doit être mis en accusation immédiatement" en vue d'être destitué.

Le gouverneur, qui avait déjà nié les accusations quand elles avaient été rendues publiques, avait longuement été entendu par les enquêteurs le 17 juillet. Une soixantaine d'élus démocrates et des figures influentes, telles que la star de l'aile gauche Alexandria Ocasio-Cortez, avait appelé à sa démission, mais celui-ci avait refusé.

Andrew Cuomo avait gagné en popularité pour sa gestion de la pandémie de coronavirus, dont New York avait été l'épicentre américain au printemps 2020. Il s'était imposé, grâce à ses conférences de presse quotidiennes, comme le général en chef de la guerre déclarée au Covid-19. Cette exposition médiatique et sa nouvelle popularité avait fait de lui un temps, un concurrent du président Donald Trump sur la scène médiatique américaine.

Avec AFP