Le président zimbabwéen et son Premier ministre (photo), qui se rencontraient pour la première fois depuis deux semaines, n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur l'Accord politique global qui doit permettre au gouvernement d'union de fonctionner.
AFP - La première rencontre du président Robert Mugabe et du Premier ministre Morgan Tsvangirai depuis environ deux semaines au Zimbabwe s'est achevée lundi sur une impasse, leurs positions restant "aux antipodes", a annoncé un ministre du parti MDC de l'ex-opposition.
"Les dirigeants se sont rencontrés. Tristement et tragiquement, l'impasse se poursuit", a déclaré à l'AFP le ministre et porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) Nelson Chamisa, après trois heures de discussions à Harare.
"Nous sommes aux antipodes les uns des autres sur les questions fondamentales", a-t-il ajouté.
Il s'agissait de leur première rencontre depuis le 16 octobre lorsque M. Tsvangirai avait qualifié le camp présidentiel de "partenaire indigne de confiance" et boycotté le conseil des ministres, après l'arrestation d'un proche, le vice-ministre désigné de l'Agriculture Roy Bennett.
M. Chamisa a indiqué que sa formation attendait maintenant qu'une réunion de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ait lieu à Harare. Après avoir claqué la porte, M. Tsvangirai avait effectué une tournée dans les pays responsables de cette organisation, jugeant alors que "c'est à la SADC de sauver la situation".
"En cas d'échec, a ajouté M. Chamisa, il ne nous reste plus que l'option d'organiser des élections justes et équitables sous la supervision de la communauté internationale, de la SADC et de l'Union africaine (UA)".
Le ministre a indiqué que son parti attendait désormais la réunion de la commission de la SADC sur la sécurité et la défense prévue jeudi à Harare pour tenter de débloquer la situation.
Les deux dirigeants avaient signé un accord politique global (GPA) en septembre 2008 qui leur avait permis de former, en février, un gouvernement d'union pour sortir d'une crise née de la défaite du régime Mugabe aux élections générales de mars 2008, avec de très graves problèmes économiques et sociaux.
Mais les rapports restaient tendus notamment parce que le président Mugabe entendait conserver la main haute sur les nominations des postes-clés et contrôler l'utilisation de fonds alloués par la communauté internationale.