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Brexit : l'UE déterminée à résister à la pression de Boris Johnson

Les dirigeants de l'UE, réunis en sommet jeudi et vendredi, à Bruxelles, ont demandé au Premier ministre britannique, Boris Johnson, d'avoir "les gestes nécessaires" pour un accord sur la relation post-Brexit.

Boris Johnson doit faire un geste. C'est la ligne des dirigeants des 27 pays de l'Union européenne réunis, jeudi 15 et vendredi 16 octobre, en sommet, à Bruxelles, pour parvenir à un accord sur la relation post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni. Les leaders européens ont affiché leurs lignes rouges face au Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui menace d'arrêter les négociations.

Les Vingt-Sept "constatent avec inquiétude que les progrès réalisés (dans les pourparlers) sur les questions clés qui intéressent l'Union ne sont toujours pas suffisants pour qu'un accord soit conclu". Ils ont invité le négociateur de l'UE, Michel Barnier, "à poursuivre les négociations dans les prochaines semaines".

"Nous avons demandé au Royaume-Uni de rester ouvert aux compromis pour viser un accord. Bien entendu, cela signifie également que nous devons accepter des compromis", alors même que "chaque camp a ses lignes rouges", a déclaré la chancelière allemande, Angela Merkel, lors de son départ du premier jour du sommet européen.

Peu après le début de la réunion, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé l'avoir quittée pour se placer en quarantaine, à la suite d'un cas de Covid-19 dans son équipe. Elle s'était entretenue, mercredi soir, par visioconférence, avec Boris Johnson, en présence du président du Conseil européen Charles Michel : "Nous voulons un bon accord mais pas à n'importe quel prix", a-t-elle insisté jeudi.

Took stock of negotiations with ???????? in a call with @BorisJohnson, together with @eucopresident.

The EU is working on a deal, but not at any price. Conditions must be right, on fisheries, level-playing field and governance.

Still a lot of work ahead of us.

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) October 14, 2020

Les trois dirigeants ont constaté l'absence de progrès dans des discussions enlisées depuis des mois. Boris Johnson a "déclaré qu'il attendait avec impatience les résultats du sommet européen" avant de se prononcer sur les "prochaines étapes pour le Royaume-Uni", ont indiqué les services du dirigeant britannique.

Brexit : l'UE déterminée à résister à la pression de Boris Johnson

Trois sujets bloquent, dont la pêche

Alors que Boris Johnson avait fait du 15 octobre la date butoir pour conclure un accord, le négociateur britannique, David Frost, l'a convaincu qu'un accord restait possible et lui a conseillé de poursuivre les discussions, selon les sources citées jeudi par la presse britannique. Mais la conversation avec Boris Johnson a déçu les Européens qui lui ont renvoyé la balle.

Trois sujets bloquent toujours : la pêche, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence - malgré de récents progrès - et la manière de régler les différends dans le futur accord.

"L'UE est unie, avec une position claire", avait souligné Ursula von der Leyen en arrivant au sommet.

"Il faut doucement se demander quel écart est acceptable entre le mandat (de négociations) et le résultat qu'on peut obtenir", a estimé une source diplomatique.

Mais les pêcheurs "ne sauraient être les sacrifiés du Brexit", a prévenu le président français, Emmanuel Macron, assurant que Paris "est prêt" à une absence d'accord.

La pêche n'a pas la même importance pour tous les États membres, mais ils s'efforcent de garder un front uni. "La pêche n'est pas une priorité de mon pays, mais ce serait faux de dire que ça nous est égal. L'UE est un ensemble", a insisté le Luxembourgeois Xavier Bettel.

Depuis que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour un accord de libre-échange, qui entrerait en vigueur début 2021 à la fin de la période de transition, patinent. Les deux parties s'accusent mutuellement de laisser planer le risque d'un "no deal" potentiellement dévastateur pour leurs économies, déjà fragilisées par la pandémie.

Avec AFP