Le président français poursuit ses appels envers la classe politique libanaise afin qu'elle forme rapidement un nouveau gouvernement capable de sortir le pays la crise.
Les appels de la France seront-ils entendus ? Emmanuel Macron continue de presser la classe politique libanaise à tenir ses engagements et à former rapidement un nouveau gouvernement capable de sortir le pays de la crise. Les responsables libanais s'étaient engagés, le 1er septembre, lors d'une visite du chef de l'État, à former un gouvernement composé de techniciens dans les quinze jours, une échéance qui se rapproche ainsi à grands pas.
Selon une source officielle, le Premier ministre désigné, Mustapha Adib, devrait présenter dès lundi la composition de son gouvernement au président libanais Michel Aoun, des négociations qui demandaient dans le passé plusieurs mois en raison de la complexité des équilibres politiques à respecter. "Le président [français] poursuit ses appels avec les différents acteurs politiques libanais, comme il s'y était engagé", a-t-on déclaré à l'Élysée, sans plus de détails.
Emmanuel Macron s'est entretenu samedi par téléphone avec le président du parlement libanais, Nabih Berri, afin de tenter de lever un obstacle majeur concernant le titulaire du portefeuille des Finances, historiquement dévolu à un chiite, a indiqué un proche de Nabih Berri.
Une "pression étrangère"
Ce dernier, qui dirige le mouvement Amal, un parti chiite allié au puissant Hezbollah, a déclaré que sa formation était en désaccord avec la méthode du Premier ministre pour constituer le gouvernement et qu'il ne souhaitait pas y entrer dans ces conditions. Il s'est dit en revanche toujours prêt à coopérer afin de restaurer la stabilité du pays.
Déplorant un manque de consultation, Nabih Berri a fait également allusion à une "pression étrangère" pour former le cabinet. La même expression a été utilisée dans un discours dimanche par un autre allié du Hezbollah, le responsable chrétien Gebran Bassil. Une aide internationale de plusieurs milliards de dollars a été promise au Liban en 2018, mais ces fonds restent bloqués dans l'attente d'un plan crédible de réformes structurelles.
Une "feuille de route" fixée par la France comporte une série de mesures visant à lutter contre la corruption endémique dans le pays et à restaurer la situation économique du Liban, ce qui passe notamment par une restructuration du secteur financier, alors que le cours de la livre est en chute libre, plongeant de nombreux Libanais dans la pauvreté.
Un partage historique des portefeuilles
Avare de déclarations publiques, Mustapha Adib, un diplomate sunnite, serait toutefois déterminé selon plusieurs sources à remettre en cause le partage historique des portefeuilles ministériels sur une base confessionnelle.
Tout nouveau gouvernement doit toutefois bénéficier du soutien des principales composantes confessionnelles du pays.
Selon des sources politiques libanaises, la décision prise la semaine dernière par les États-Unis de sanctionner des alliés du Hezbollah, considéré comme une organisation "terroriste" par Washington, n'a pas facilité la tâche de Mustapha Adib.
Avec Reuters