Les joueuses de l'équipe brésilienne de football ont remporté leur combat pour l'égalité salariale, avec l'annonce historique par leur fédération de primes équivalentes à celles de Neymar et des autres stars de la sélection masculine.
Au pays du football roi, un grand pas en avant a été franchi mercredi 2 septembre. Les joueuses de l'équipe brésilienne vont désormais recevoir des primes équivalentes à celles de leurs confrères masculins.
Le président de la Confédération brésilienne de football (CBF), Rogério Caboclo, a annoncé en conférence de presse sa décision d'attribuer "le même montant pour les primes et les indemnités journalières pour les hommes et les femmes" en sélection. "Ainsi, les joueuses vont gagner autant que les joueurs, il n'y a plus de différence de genre, la CBF traite hommes et femmes de façon égalitaire", a-t-il ajouté.
Na coletiva desta quarta, uma importante medida foi divulgada: a equiparação dos pagamentos feitos aos jogadores e às jogadoras das Seleções Brasileiras Principais.
Saiba mais detalhes >> https://t.co/zkbA3v8Et8 pic.twitter.com/2cVOGS6FuU
C'est cependant loin d'être le cas au sein des clubs, avec une différence de salaires abyssale entre hommes et femmes, dans le monde entier.
Grâce aux mesures annoncées par la CBF, les joueuses appelées en sélection féminine gagneront les mêmes montants que les hommes à chaque rassemblement, y compris pour les primes de match attribuées lors de compétitions internationales. "L'an prochain, elles gagneront les mêmes primes que les hommes lors des Jeux olympiques. Et lors de la prochaine Coupe du Monde (en 2023), les primes seront les mêmes, proportionnellement à ce qui est attribué par la Fifa", a expliqué Rogério Caboclo.
La fédération australienne de football avait déjà annoncé l'égalité salariale entre hommes et femmes, en novembre 2019. En mai dernier, les championnes du monde américaines avaient en revanche été défaites sur le terrain judiciaire, un magistrat ayant débouté leur demande d'égalité de rémunération.
"C'est historique"
La Suédoise Pia Sundhage, sélectionneuse du Brésil depuis juillet 2019, n'a pas caché sa satisfaction à l'annonce de cette avancée historique pour l'égalité hommes-femmes dans un pays pourtant connu pour être traditionnellement machiste.
"J'espère que tout le monde arrive à voir le sourire dans mes yeux (elle portait un masque en conférence de presse). C'est historique. C'est très spécial de pouvoir faire partie de tout ça. Nous allons travailler avec ardeur, je suis chanceuse", s'est-elle félicitée.
Les joueuses brésiliennes avaient déjà touché des primes équivalentes à celles des hommes lors du Tournoi de France, organisé en mars. La sélectionneuse de 60 ans, qui a mené les Américaines à deux titres olympiques en 2008 et 2012, a également célébré l'arrivée d'une femme, Duda Luizelli, à la coordination des sélections féminines, poste occupé auparavant par un homme. Et la confédération a également créé un nouveau poste clé : Aline Pellegrino, coordinatrice des compétitions de football féminin, sera chargée de l'organisation des tournois de clubs au Brésil.
Le pays compte actuellement 36 clubs professionnels, répartis dans deux divisions. En 2010, la CBF a payé les mêmes primes aux hommes et aux femmes pour ses championnats nationaux.
Mais au pays du "roi Pelé", où la Seleçao détient le record de titres mondiaux, avec ses cinq étoiles sur son maillot jaune et vert, le football féminin a souvent du mal à se faire une place, malgré la popularité de Marta, élue six fois meilleure joueuse du monde.
Vice-championne du monde en 2007 et médaillée d'argent aux Jeux olympiques de 2004 et 2008, la sélection féminine avait été éliminée en huitième de finale par la France (2-1 a.p.) lors du dernier Mondial, en 2019. Ce match avait vu Marta et ses coéquipières battre un record d'audience à la télévision brésilienne pour un match féminin, avec plus de 35 millions de téléspectateurs.
Avec AFP