Le Premier ministre Jean Castex a annoncé, jeudi, le déblocage d’une enveloppe d'un montant de 600 millions d'euros destinée à soutenir l'investissement des Régions pour relancer l'économie après la crise sanitaire.
Jean Castex a annoncé, jeudi 30 juillet, le déblocage d'une enveloppe de 600 millions d'euros à destination des Régions afin de préserver leurs capacités d'investissement après la crise du coronavirus.
"On va faire taire toutes nos guéguerres, toutes nos différences légitimes […] pour montrer que nous savons agir dans le même sens", a plaidé le Premier ministre avant de parapher cet accord avec le président de l'Association des Régions de France, Renaud Muselier.
"Nous sommes très satisfaits de ce qu'on vient de signer", a abondé Renaud Muselier, rendant un hommage appuyé à Jean Castex avec qui il a "en quinze jours, débloqué une situation très complexe, que nous n'avions pas réussi à débloquer en trois ans".
Les collectivités ont nourri des relations sur courant alternatif avec l'ancien Premier ministre Édouard Philippe et avec le président Emmanuel Macron. Fin mai, les Régions avaient claqué la porte d'une réunion avec le gouvernement, s'estimant oubliées d'un plan d'urgence de 4,5 milliards d'euros principalement dédiés aux communes et aux départements.
Plus de proximité, c'est plus d'efficacité.
Face à la crise nous aurons besoin de régions solides, puissantes, et qui agissent avec l'État dans le même sens.
Nous signons aujourd'hui avec les @RegionsdeFrance un accord de méthode, en confiance et en responsabilité. pic.twitter.com/BiW3iTtagO
Et Emmanuel Macron avait voulu en juin, selon des présidents de Région, conditionner l'aide de l'État à un report des élections Régionales, scénario finalement balayé par Jean Castex à la mi-juillet.
Alors que le Premier ministre multiplie gestes et déclarations de bonnes intentions envers les territoires depuis sa prise de fonctions, la réconciliation avec les Régions vient conforter sa stratégie.
"Nous prenons nos responsabilités"
Un chèque de 600 millions d'euros en crédits d'investissement leur est donc apporté, sachant que les Régions, dotées d'importantes compétences en matière d'emploi, de formation, de transport ou encore d'économie, devront être des relais précieux dans la mise en œuvre du futur plan de relance attendu fin août.
"Est ce que c'est assez ? Ce n'est jamais assez", a souri Renaud Muselier, qui évalue à 1,2 milliard d'euros l'impact de la crise sanitaire sur les finances des Régions. Mais "c'est une très bonne décision", a-t-il encore salué.
Autre signe d'apaisement, la confirmation de la compensation totale de la baisse des impôts de production, décidée par l'exécutif pour stimuler la compétitivité des entreprises. Cette coupe claire de 20 milliards d'euros vient directement toucher les Régions, qui en percevaient 7 à 10 milliards, notamment avec la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE).
"Il n'était pas question que ça vienne aggraver les difficultés financières des Régions, donc nous prenons nos responsabilités", a déclaré Jean Castex.
Les Régions se verront donc affecter une fraction équivalente de la TVA, dont le rythme d'évolution suivra le dynamisme au niveau national.
En échange, les Régions s'engageront à investir massivement dans la relance, jusqu'à 20 milliards d'euros. Cela s'effectuera dans le cadre des contrats de plan État-Région 2021-2027 qui seront discutés entre septembre et décembre et dont les axes forts tourneront autour de la transition écologique, la recherche, la cohésion sociale, la santé, la formation professionnelle ou encore la modernisation des infrastuctures de transport.
Il est aussi demandé aux Régions d'alimenter un "fonds de sauvegarde" mobilisable en cas de nouvelle crise et d'améliorer les mécanismes de péréquation entre Régions.
Enfin, Régions et État sont convenus de collaborer étroitement dans la mise en œuvre du plan de relance, notamment dans les secteurs de l'automobile et l'aéronautique et dans la mobilisation des fonds européens.
Avec AFP
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