Le Liban n’est pas épargné par le coronavirus et ses conséquences économiques. La pandémie a frappé au moment où le pays traversait déjà une grave crise économique et financière, qui l’avait contraint, début mars, à déclarer le premier défaut de paiement de son histoire. La situation ne cesse de se détériorer depuis. Les explications de Line Rifaï et de son invité, Bassem Snaije, professeur associé d’économie à Sciences Po Paris.
En pleine crise du Covid-19, la livre libanaise connaît une chute vertigineuse face au dollar. Elle a perdu plus de la moitié de sa valeur. Conséquence : les prix flambent car près de 90% des biens de consommation courante sont importés. Pour Bassem Snaije, professeur associé d’économie à Sciences Po Paris, le Liban est "en train d’entrer dans une phase d’hyperinflation".
Dans ce contexte, le chômage et la pauvreté continuent de progresser rapidement. Or c’est justement cette situation économique et sociale qui était déjà à l’origine du mouvement de contestation, qui a débuté en octobre 2019. Le PIB pourrait chuter de 45% en 2020, selon certaines estimations, avance Bassem Snaije, qui estime que "le pays n’est plus au bord du gouffre, mais qu'il est en train de glisser dans le gouffre".
Cette forte récession devrait aussi dégrader encore plus la situation financière du pays. Le Liban pourrait alors se résoudre à demander un prêt au Fonds monétaire international (FMI), déjà très sollicité avec la crise du coronavirus.