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Dans un retournement aussi spectaculaire qu'inattendu, Benny Gantz a été élu jeudi président du Parlement israélien dans le cadre d'un potentiel accord de partage du pouvoir avec son rival Benjamin Netanyahu pour mettre fin à la crise politique en Israël. 

Benny Gantz, le rival du Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu, a été élu jeudi 26 mars à la surprise générale président du Parlement dans le cadre d'un potentiel accord de partage de pouvoir entre les deux hommes.

Au lendemain de la démission de Yuli Edelstein, un proche de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, qui a été désigné le 16 mars pour former le nouveau gouvernement après les dernières élections du 2 mars, devait présenter la candidature de l'un de ses députés pour ce poste.

Mais dans un coup de théâtre, il a présenté sa propre candidature, la seule d'ailleurs pour ce poste. Il a été aussitôt élu par 74 voix contre 18, obtenant notamment les voix des députés du Likoud (droite), mais perdant des appuis dans son propre camp, des membres de Bleu-Blanc (centre) ayant refusé de cautionner ce rapprochement avec le parti de Benjamin Netanyahu.

Et juste après son élection, il a appelé à un "gouvernement d'union et d'urgence" pour gérer la crise du nouveau coronavirus. 

Depuis plus d'un an, Benny Gantz, ex-chef de l'armée, ne lorgnait pas le poste de président du Parlement mais celui de Premier ministre. Il a ainsi été chargé par le président Reuven Rivlin de former le gouvernement dans la foulée des troisièmes législatives en moins d'un an face à Benjamin Netanyahu.

Ce dernier, à la tête du Likoud, avait obtenu son meilleur score, 36 sièges sur les 120 de la Knesset, mais sans toutefois parvenir à rallier une majorité. 

Benny Gantz avait été désigné car il avait obtenu le soutien d'un plus grand nombre de députés que son rival pour tenter de former un gouvernement, alors que le pays est dirigé par des cabinets transitoires depuis plus de 15 mois.

Le but de la manœuvre est "de former un gouvernement avec Netanyahu", a indiqué un cadre de la coalition Bleu-Blanc, qui est sur le point d'imploser. Peu après cette annonce, les ténors du parti, Yaïr Lapid et Moshe Yaalon, ont indiqué quitter le navire. 

Un gouvernement d'union et d'urgence?

Pendant ce temps, les équipes de Benny Gantz et Benjamin Netanyahu mènent des pourparlers dans l'espoir d'accoucher d'un gouvernement d'union et aussi "d'urgence", l'État hébreu faisant face à la pandémie du nouveau coronavirus.

Israël combat la pandémie de Covid-19, dont l'un des effets secondaires a d'ailleurs été le report sine die du procès de Benjamin Netanyahou, inculpé pour corruption, malversations et abus de confiance dans trois affaires.

Jusqu'à présent plus de 2 660 cas, dont huit morts, ont été confirmés officiellement en Israël. Les autorités ont renforcé les restrictions en interdisant aux citoyens de sortir de chez eux hormis pour des raisons essentielles comme acheter des vivres, des médicaments, recevoir des soins de santé, ou dans certains cas travailler.

Avec AFP