logo

Réforme des retraites : les syndicats restent mobilisés, malgré un nombre de manifestants en baisse

Le mouvement contre la réforme des retraites s'est poursuivi, jeudi, avec une nouvelle journée de grèves et de manifestations. Malgré un nombre de manifestants en nette baisse, les syndicats opposés à la réforme ont affiché leur détermination avec un nouveau rendez-vous fixé au 24 janvier.

Les syndicats opposés au projet de réforme des retraites ont tenté de maintenir la pression, jeudi 16 janvier, sixième journée d'action interprofessionnelle en France depuis le début du mouvement le 5 décembre, dans l'optique de "faire céder" un exécutif résolu à aller "au bout de cette démarche".

"Retraite à points : tous perdants ; retraite à 60 ans : tous gagnants", annonçait la banderole de tête du défilé parisien, qui s'est ébranlé aux alentours de 14 h de Montparnasse, direction place d'Italie. Mais après quarante-trois jours de contestation, la journée aura été marqué par une mobilisation en recul, avec quelque 187 000 personnes mobilisées à l'échelle du pays, dont 23 000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur.

De son côté, la CGT a recensé 250 000 manifestants dans la capitale. Jeudi dernier, ils étaient 370 000 dans les rues à Paris, selon la CGT, 56 000 selon le ministère de l'Intérieur.

Toutefois, le taux de grévistes était en hausse par rapport aux jours précédents à la SNCF : 10,1%, selon la direction, dont 30,5% des conducteurs. Dans l'Éducation nationale, la mobilisation progresse également, mais loin des chiffres du début du mouvement, le 5 décembre. Le ministère recensait une moyenne de 6,72 % d'enseignants en grève, dans les premier et second degrés.

"Il n'est jamais trop tard pour convaincre et faire céder un gouvernement"

"La détermination est toujours aussi grande", a affirmé Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, qui organise la manifestation avec Force ouvrière, Solidaires, la FSU, la CFE-CGC et trois organisations de jeunesse. "Il n'est jamais trop tard pour convaincre et faire céder un gouvernement", a-t-il estimé, juste avant de défiler.

"Mettons ce projet de loi définitivement de côté, abandonnons-le, revenons à la table des négociations", a de son côté exhorté Yves Veyrier, le secrétaire général de FO. "Bien évidemment que le mouvement est très long, très dur à porter" mais "on ne va pas lâcher", a-t-il ajouté, au milieu de drapeaux CGT, FO, CFE-CGC ou Solidaires.

À Marseille, la manifestation qui s'est déroulée dans la matinée a rassemblé 110 000 personnes, selon les organisateurs, 8 000 selon la police. À Toulouse, la police a compté 7 300 manifestants, les syndicats 80 000. Des salariés du port de Marseille, de la pétrochimie, des transports, des enseignants, des Gilets jaunes mais aussi des dizaines d'avocats en robe ont défilé côte à côte.

L’intersyndicale CGT-FO-FSU-CFE-CGC-Solidaires et les organisations de jeunesse UNEF-UNL-FIDL-MNL ont d'ores et déjà annoncé de nouvelles mobilisations les 22, 23 et 24 janvier, date de la présentation du projet de loi en conseil des ministres et d'une septième journée d'action nationale.

Communiqué de l'intersyndicale du 15 janvier
Source : https://t.co/Sgtqp0Pgvi pic.twitter.com/OQL7NHmZrW

— La CGT (@lacgtcommunique) January 15, 2020

"Il ne m'appartient ni de décréter les débuts ni les fins de grève", a déclaré mercredi Emmanuel Macron à des journalistes, en marge de ses vœux à la presse.

"Il y a un travail qui va se poursuivre dans chaque entreprise et au niveau des fédérations concernées par la grève parce qu'au fond, le sujet, ce sont les transports principalement. La grève a beaucoup diminué à la SNCF, elle reste encore assez présente à la RATP", a-t-il ajouté.

"On ne va pas lâcher"

Le front syndical s'est scindé depuis que le Premier ministre, Édouard Philippe, a consenti à suspendre la mesure de "l'âge pivot" à 64 ans pour ramener le système de retraites à l'équilibre financier en 2027. Une décision saluée par les syndicats réformistes CFDT et Unsa mais dénoncée comme un "enfumage" par la CGT et FO, qui réclament toujours le retrait du texte prévoyant la fusion des 42 régimes existants en un système "universel" par points.

"Le chantage d’Édouard Philippe concernant l’âge d’équilibre a mobilisé les salariés du privé comme du public au lieu de les décourager", estime Cédric Caubère, secrétaire général CGT Haute-Garonne, qui manifestait à Toulouse.

Les syndicats tentent de diversifier leurs actions pour faire durer le mouvement. Ainsi, l'intersyndicale a-t-elle lancé mardi pour trois jours une opération "ports morts", qui perturbe l'activité des sept grands ports français.

À Marseille, les dockers et agents CGT ont cadenassé les portes d’entrée au Grand port maritime de Marseille (GMPP) et bloqué les accès. Ils prévoient de nouveau trois jours de grève la semaine prochaine.

"Le secteur maritime est en train d’entrer dans l’action, cela concerne les compagnies maritimes, le remorquage et les avitailleurs", a dit à Reuters Olivier Mateu, secrétaire de la CGT des Bouches-du-Rhône.

Avec AFP et Reuters