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Des ballerines sur les marches de l'Opéra, des avocats qui jettent leur robe noire, des policiers qui jouent une fausse scène de crime en plein Paris... Après six semaines de conflit social autour de la réforme des retraites, les actions symboliques constituent un moyen de poursuivre la mobilisation.

"Chœur des esclaves" du "Nabucco", jets de robes noires, fausse scène de crime en plein Paris... Six semaines de grève n'ont pas eu raison de la créativité des manifestants opposés à la réforme des retraites, largement relayée sur les réseaux sociaux.

Beaucoup se souviendront des ballerines de l'Opéra de Paris en grève, exécutant avec grâce quelques pas du "Lac des Cygnes" sur le parvis du palais Garnier, à la veille de Noël. Autre acte symbolique remarqué et témoin de la colère de nombreux professionnels : les jets d'outils de travail en tous genres, à la face des ministres et directeurs.

Les avocats de Caen ont initié le mouvement le 8 janvier en jetant leur robe aux pieds de la Garde des Sceaux Nicole Belloubet. Ce geste a été imité par leurs confrères du palais de justice de Paris, qui ont réédité l'action, tapissant de leurs robes le dallage de la salle des pas perdus.

Robes noires, blouses blanches...

Les robes noires ont été imitées par les blouses blanches des personnels de l'hôpital Saint-Louis, qui ont jeté leur vêtement de travail, mardi, lors des vœux du directeur, en soutien au millier de chefs de service qui se sont engagés à démissionner partout en France, faute de moyens.

Les enseignants ont également sévi en vidant leur cartable et en jetant eux aussi manuels, cahiers et rapporteurs, notamment devant la permanence de la députée LREM des Hauts-de-Seine, Bénédicte Petelle, ou le rectorat de Clermont-Ferrand.

Sous les ors de la République, les agents du Mobilier national, chargé depuis trois siècles de l'ameublement des palais officiels, ont déposé leurs outils lors des vœux du directeur, pour protester contre la "casse" de leur statut. Munis de sirènes, les pompiers n'ont pas hésité à escalader des échafaudages à Gare du Nord pour haranguer la foule et à arroser des mairies et sous-préfectures.

Alors que le mouvement de grève, démarré le 5 décembre 2019, commence à s'essouffler, certains voient dans ces actions symboliques un moyen de redynamiser la mobilisation.

Avec AFP