
Accusées d'espionnage par Téhéran, l'anthropologue franco-iranienne Fariba Abdelkhah et la chercheuse australienne Kylie Moore-Gilbert ont débuté, mardi, une grève de la faim et de la soif illimitée dans la prison iranienne où elles sont détenues.
Dans un contexte de vives tensions entre l'Iran et l'Occident, l'anthropologue franco-iranienne Fariba Abdelkhah et la chercheuse australienne Kylie Moore-Gilbert ont entamé, mardi 24 décembre, une grève de la faim et de la soif illimitée dans la prison iranienne où elles sont détenues.
Les deux universitaires dénoncent dans une lettre envoyée depuis la prison d'Evin, à Téhéran, les "accusations fabriquées" dont elles estiment faire l'objet, la "torture psychologique" et les "violations des droits humains" qu'elles disent avoir subi en détention.
Elles expliquent avoir entamé leur grève de la faim "au nom de tous les chercheurs et universitaires en Iran et au
Moyen-Orient qui, comme nous, ont été injustement emprisonnés sur des accusations fabriquées alors qu'ils ne faisaient que leur travail".
Des accusations d'espionnage
Fariba Abdelkhah, directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, est détenue depuis le mois de juin par le pouvoir iranien, qui ne reconnaît pas sa binationalité. Détenue par les Gardiens de la révolution, elle est accusée d'espionnage.
L'arrestation d'un autre chercheur français, Roland Marchal, a été confirmée par le Quai d'Orsay en octobre. Le mobile de sa détention n'est pas connu. La France a demandé à plusieurs reprises leur remise en liberté, notamment lors d'un échange téléphonique entre le président Emmanuel Macron et son homologue Hassan Rohani.
Téhéran a rejeté cette demande il y a deux semaines en dénonçant une "ingérence". "Plus que jamais, notre solidarité et nos pensées d'espoir vont vers Fariba, Roland Marchal et tous les autres prisonniers
de l'arbitraire, partout dans le monde", a écrit le CERI sur son compte Twitter.
Le Ceri confirme la grève de la faim entamée par Fariba Adelkhah et sa codétenue Kylie Moore-Gilbert. En ce jour de Noël, notre solidarité et nos pensées d'espoir vont vers Fariba, Roland et tous les autres prisonnières et prisonniers de l'arbitraire. #FreeFariba #FreeRoland
— CERI Sciences Po (@CERI_SciencesPo) December 25, 2019Avec Reuters