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Sommet sur le conflit en Ukraine : des avancées mais pas de percée

À l'issue d'un sommet à Paris sous les auspices du président français et de la chancelière allemande, les dirigeants ukrainien et russe se sont mis d'accord, lundi, sur quelques mesures pour arriver à la paix en Ukraine, sans toutefois régler tous leurs différends.

Les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, se sont rencontrés pour la première fois lundi 9 décembre à Paris, lors d'un sommet organisé par le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.

Les parties impliquées dans le conflit ukrainien se sont engagées à mettre en œuvre le cessez-le-feu conclu dans le cadre des accords de Minsk avant la fin de l'année, a annoncé l'Élysée dans un communiqué diffusé à l'issue du sommet. Mais force est de constater que le bilan est mitigé après trois ans de paralysie dans le processus de paix.

"Pour moi, je le dis honnêtement", le résultat de cette rencontre, "c'est très peu : je voudrais résoudre un plus grand nombre de problèmes", a résumé Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse commune lundi soir.

Nouvel échange de prisonniers

Vladimir Poutine s'est voulu plus optimiste, saluant un "pas important" vers une désescalade et "sans doute" un dégel. "La Russie va faire tout ce qui dépend d'elle pour que le conflit soit terminé", a-t-il affirmé.

"Le fait que nous soyons côte à côte est en soit un résultat important", a de son côté affirmé Emmanuel Macron. "Nous avons encore beaucoup de travail à réaliser mais j'ai l'impression qu'il y a de la bonne volonté pour résoudre des questions difficiles", a estimé pour sa part Angela Merkel.

Consolidation du cessez-le-feu, échange massif des prisonniers restant dans les territoires séparatistes d'ici la fin décembre, nouveau retrait de combattants de trois zones d'ici fin mars prochain... Le sommet a envoyé plusieurs signaux positifs.

Mais le président ukrainien n'a pas pu arracher les concessions qu'il demandait pour l'organisation d'élections locales dans le Donbass. Kiev craint qu'elles ne se fassent aux conditions des séparatistes et ne soient pas libres et transparentes.

Nouveau sommet "d'ici quatre mois"

Volodymyr Zelensky réclame notamment le démantèlement préalable de tous les groupes armés "illégaux" – comprendre les séparatistes pro-russes et leurs parrains russes – et le retour sous contrôle ukrainien de la frontière entre cette région de l'Est de l'Ukraine et la Russie. "Nous avons des divergences complètes sur la frontière", a-t-il martelé.

Moscou réclame de son côté l'application des accords de Minsk de 2015 qui prévoient le retour de la frontière sous contrôle ukrainien après les élections seulement.

"L'Ukraine ne cédera jamais ses territoires" - le Donbass et la Crimée annexée par la Russie -, n'acceptera pas une "fédéralisation" et ne permettra à personne d'"influer sur son vecteur de développement" pro-européen, a martelé Volodymyr Zelensky, sous pression dans son pays. 

Les quatre dirigeants sont convenus de faire plancher leur chefs de la diplomatie sur "les conditions politiques et sécuritaires" en vue d'élections et de se retrouver pour un nouveau sommet "d'ici quatre mois".

Détente

Ces sommets au format "Normandie", en référence à la région française où les dirigeants des quatre pays s'étaient retrouvés pour la première fois en 2014, ne s'étaient plus tenus depuis 2016.

Les combats ont fortement baissé en intensité depuis les accords de Minsk en 2015, mais font toujours des victimes—: 80—000 hommes continuent de se faire face de part et d'autre d'une ligne de front qui s'étire sur 500—km.

Depuis le changement de président en Ukraine, une certaine détente se fait toutefois sentir. Un échange de 70—prisonniers a pu avoir lieu en septembre. Les troupes belligérantes ont reculé dans trois petits secteurs de la ligne de front, et des navires de guerre ukrainiens saisis par la Russie ont été rendus.

Avec AFP et Reuters