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"De Beyrouth à Alger, en passant par Bagdad, le retour des peuples"

A la Une de la presse, ce lundi 4 novembre, le regain de la contestation en Irak, au Liban et en Algérie. La deuxième visite d’Emmanuel Macron en Chine – où le régime poursuit sa répression féroce de la minorité ouïghoure, également traquée par Pékin à l’étranger. Le retour médiatique d’Alexandre Benalla en France. Et une mauvaise nouvelle pour les salariées françaises.

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A la Une de la presse, la poursuite du mouvement de contestation en Irak, où plusieurs syndicats et organisations appellent à la grève générale.

Le journal Azzaman fait état de la fermeture de la plupart des administrations et des écoles de la capitale, Bagdad, et dans le sud du pays. Le quotidien irakien annonce que les contestataires demandent aussi désormais la comparution des responsables de la répression – qui a fait au moins 257 morts depuis le début du mouvement, il y a un mois. Alors que les manifestants réclament toujours un changement de régime, pour mettre un terme à la corruption et au chômage, Al Madaa, un autre journal irakien, fait état de la «confusion» des autorités face au début de ce mouvement de grève. Visiblement, l’intervention, hier soir, du premier ministre, n’a pas convaincu. Alors qu’Adel Abdel Mahdi promet des élections anticipées, des réformes du système des embauches et des retraites, en assurant que «de nombreuses revendications (ont) déjà été satisfaites», les manifestant, eux, continuent à réclamer sa tête - à voir avec le dessin d’Imad Hajaj pour le panarabe de Londres Al Araby Al Jadeed, qui le montre en Pinocchio menteur, décapité par les contestataires.

Pas convaincus non plus, les manifestants libanais, qui se sont de nouveau mobilisés, hier, et appellent, eux aussi, à la grève générale. D’après The Daily Star, des dizaines de milliers d’entre eux se sont de nouveau rassemblés pour le troisième week-end consécutif, notamment dans la capitale, Beyrouth. Le journal évoque un «sursaut» de la mobilisation, attribué par L’Orient Le Jour aux «atermoiements du pouvoir », et à « la lenteur dans la formation du nouveau gouvernement» - le président Michel Aoun n’ayant toujours pas trouvé de successeur à Saad Hariri, qui a démissionné la semaine dernière.

Regain de mobilisation également, en Algérie, où les manifestants rejettent «le scénario électoral concocté par un système qui joue sa survie», d’après L’Humanité. «De Beyrouth à Alger», le quotidien français voit dans les mouvements de contestation qui touchent le monde arabe un «retour des peuples» - une «insurrection» qui aurait partout le même visage: le refus des inégalités, l’engagement de la jeunesse, et le rejet de pouvoirs accusés d’avoir «longtemps tenu leurs peuples en usant des rivalités confessionnelles, (et même) en les attisant. En alimentant la peur de l’islamisme radical, tout en en poussant les feux».

L’Humanité revient aussi, comme l’ensemble de la presse française, sur la seconde visite d’Emmanuel Macron en Chine, qui débute aujourd’hui. Le quotidien évoque l’attitude «floue» du président face à Pékin, la diplomatie française peinant à «définir une stratégie qu’Emmanuel Macron voudrait avant tout européenne». La Chine connaîtrait d’ailleurs la même difficulté, à cause des tergiversations sur le Brexit, et des incertitudes sur l’avenir de l’UE – le quotidien rappelant, notamment, la façon dont le président chinois Xi Jiping attise les querelles entre la France et l’Italie, récemment intégrée aux nouvelles routes de la soie et multiplie les accords bilatéraux avec l’Europe du sud et l’Europe de l’est. Selon le Huffington Post, le président français compterait jouer «la carte business», à un moment où la Chine est en plein bras de fer commercial avec les Etats-Unis - quitte à mettre sous le tapis les sujets qui fâchent: la mobilisation des manifestants pro-démocratie à Hong-Kong, et la répression féroce subie par les Ouïghours, dans la région du Xianjiang.

La minorité musulmane ouïghoure, dont les membres réfugiés à l’étranger, y compris en France, sont traqués par Pékin. Alors que le régime a déjà enfermé au moins un million de personnes dans des camps en Chine, Libération raconte comment les ouïghours réfugiés en Europe, et notamment en France, «reçoivent d’étranges colis à une adresse que personne n’est censé connaître, sont contactés sur un numéro de portable qu’ils viennent tout juste d’obtenir ou se retrouvent harcelés par des messages les enjoignant de passer à l’ambassade de Chine». «Si la Chine est capable d’obtenir si facilement le numéro de téléphone ou l’adresse d’un fuyard, relève le journal, c’est que le pays a déployé de façon illégale un gigantesque réseau de surveillance sur l’ensemble du territoire européen, et même ailleurs».

En France, toujours, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla assure qu’il veut se présenter aux municipales de l’année prochaine à Saint-Denis, la troisième ville d’Ile-de-France. 18 mois après avoir défrayé la chronique pour avoir molesté des manifestants, en portant un brassard de police sans en avoir le droit, Alexandre Benalla a fondé une société de sécurité privée visant à faciliter l’implantation d’entreprises étrangères en Afrique - mais son rêve serait ailleurs, d’après Le Figaro – qui annonce que le jeune homme se dit prêt à sauter le pas, à entrer de plain-pied dans la politique. «Je n’ai rien à perdre, ça donnera ce que ça donnera», aurait récemment déclaré Alexandre Benalla.

Avant de nous quitter, je voulais vous signaler cette info qui je suis sûre ne manquera pas de réjouir les salariées françaises. Le Monde rapporte qu’à partir de demain 5 novembre, à 16h47 très précisément, les Françaises commenceront à travailler pour rien, jusqu’à la fin de l’année - puisqu’au-delà de cette date, elles cesseront d’être rémunérées, comparé au salaire des hommes. Cette inégalité tient en partie à la maternité – que les employeurs anticipent dès l’embauche, dès le premier contrat, en proposant aux femmes, des salaires inférieurs à leurs collègues masculins, à compétences et diplômes égaux. Bref, en matière de parité, il reste encore beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire…

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