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Le prix Sakharov a été décerné, jeudi, à l'intellectuel ouïghour Ilham Tohti, incarcéré en Chine pour "séparatisme". Cette distinction du Parlement européen récompense "une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l'Homme".

Ce prix contribuera-t-il à la reconnaissance des souffrances infligées par Pékin aux Ouïghours   ? Le Parlement européen a décerné, jeudi 24 octobre, le prix Sakharov des droits de l'Homme à l'intellectuel ouïghour Ilham Tohti, condamné à la prison à vie en Chine pour "séparatisme".

Ancien professeur d'économie dans une université de Pékin, Ilham Tohti a été condamné en 2014 par la justice chinoise à la prison à vie pour "séparatisme", lors d'un procès qui avait suscité une levée de boucliers de la part de gouvernements étrangers et d'organisations de défense des droits humains.

Sa candidature au prix Sakharov, qui distingue des personnalités ayant apporté "une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l'Homme dans le monde", avait été présentée par le groupe Renew Europe (Libéral).

Ilham Tohti appartient à l'ethnie ouïghoure, majoritairement musulmane et qui constitue la principale population du Xinjiang, une vaste région du nord-ouest de la Chine frappée pendant des années par des attentats et désormais soumise à un contrôle policier drastique.

Déja détenteur du prix Václav-Havel

Début octobre, la Chine avait fermement dénoncé sa nomination pour le prix Sakharov, accusant le Parlement européen de "soutenir le terrorisme".

Ilham Tohti avait déjà obtenu, fin septembre, le prix Václav-Havel décerné par le Conseil de l'Europe, une institution distincte de l'Union européenne, chargée de promouvoir la démocratie et les droits humains.

"En brandissant le prétexte des droits de l'Homme et de la liberté, (le Conseil de l'Europe) blanchit un séparatiste qui soutient la violence et le terrorisme", avait alors dénoncé la diplomatie chinoise.

Les autres finalistes du prix Sakharov étaient des jeunes filles kényanes qui luttent contre l'excision et trois personnalités brésiliennes engagées pour la défense des minorités et de l'environnement, dont le chef indien Raoni, médiatique défenseur des peuples indigènes menacés par la déforestation.

Avec AFP