Emmanuel Macron s'est efforcé, lors d'un débat dans l'Aveyron, l'un des départements les plus âgés de France, de rassurer sur la réforme des retraites à venir, source d'inquiétudes et de mécontentement grandissant.
Le président Emmanuel Macron s’est rendu à Rodez, jeudi 3 octobre, pour un "grand débat" consacré aux retraites, reprenant dans l'Aveyron le format utilisé pour répondre à la crise des Gilets jaunes. Le chef de l’État s'est prêté au jeu des questions-réponses avec 500 personnes inscrites auprès du groupe de presse régional de La Dépêche du Midi.
"Le débat qu'on commence aujourd'hui doit permettre de lever les incompréhensions", "d'ajuster, de changer, de modifier, de corriger", a-t-il déclaré. "On mettra des règles d'or pour fixer (la valeur) du point avec un engagement clair qui est que le niveau de vie des retraités ne doit pas être dégradé, il doit être le même et continuer à progresser." "C'est vraiment un projet de société, on va le faire dans le bon rythme", a-t-il par ailleurs indiqué.
"Ce système, on ne propose pas de le mettre en place du jour au lendemain (...) Ça commence en 2025, tous ceux qui ont pris leur retraite avant ne sont pas concernés, tous les droits acquis jusqu'en 2025 sont gardés et après, on va regarder la transition qui va se faire sur 15 ans."
EN DIRECT | Débat sur le thème des retraites. https://t.co/P4eitHIig2
Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 3 octobre 2019"Rien n'est écrit"
Ce débat donne le coup d'envoi de la grande "consultation" prévue jusqu'à la fin de l'année et promise par l'exécutif, qui assure que "rien n'est écrit" et qui espère, par ce biais, parvenir à désamorcer la fronde autour de cette réforme.
Initialement prévue pour 2019 avant d'être reportée à l'été 2020 compte tenu de la sensibilité du sujet, elle cristallise en effet l'ire des syndicats, qui ont multiplié les journées d'action ces dernières semaines et promettent de nouvelles mobilisations d'ici la fin de l'année.
Le projet de réforme vise à faire fusionner les 42 régimes existants d'ici 2025 en un système unique par points. De nombreuses inconnues demeurent toutefois notamment concernant la durée de cotisation ou le calcul du nombre de points.
Le système de retraites de demain ? C’est un système :
1. Par répartition : où les actifs continuent à financer la retraite de leurs aînés
2. Universel : où 1€ cotisé donne les mêmes droits à tous
3. De solidarité : où l'on ne pourra pas avoir moins de 1000€ de retraite. pic.twitter.com/pa1Xl7HBKS
L'équation s'annonce complexe pour l'exécutif, qui a fait du retour à l'équilibre du système des retraites une condition de mise en place de la réforme en 2025, et qui doit composer avec des comptes de l'assurance vieillesse dans le rouge. L'âge légal de départ à la retraite, "c'est 62 ans, (il) ne bougera pas", a répété Emmanuel Macron. "La question qui est posée c'est : 'Est-ce qu'on va devoir cotiser un peu plus pour que le système soit équilibré en 2025 ?' Je n'ai pas la réponse aujourd'hui."
"Si le conseil d'orientation des retraites (COR) nous dit 'il manque 8 ou 10 milliards' (en 2025), on devra dire 'il faut travailler un peu plus longtemps'" a-t-il ajouté. "S'il nous dit 'c'est à l'équilibre en 2025', on n'aura pas besoin de faire d'efforts."
Selon un sondage Elabe, la mobilisation contre la réforme des retraites est approuvée par 65 % des Français (35 % soutien et 30 % sympathie).
Avec AFP et Reuters