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Violations de la vie privée : Facebook accepte de payer une amende de 5 milliards de dollars

Facebook et la Federal Trade Commmission ont conclu un accord imposant au géant des réseaux sociaux de s'acquitter d'une amende record de 5 milliards de dollars et de mettre en place des gardes fous pour mieux protéger la vie privée des utilisateurs.

Pour les uns, c'est une amende record, pour les autres une bonne affaire pour Facebook. L'empire internet créé et dirigé par Mark Zuckerberg a accepté, mercredi 24 juillet, de payer cinq milliards de dollars pour "avoir trompé" les utilisateurs du réseau social.

Cette sanction résulte d'un accord conclu avec la Federal Trade Commission (FTC), l'autorité américaine de régulation des télécommunications, qui clôt ainsi une enquête sur les violations de la vie privée des internautes, débutée en 2018 à la suite de l'affaire Cambridge Analytica.

$5 billion penalty against FB is the largest ever imposed on any co for violating consumers’ privacy, 200x greater than any prior privacy penalty in US + more than 20x larger than biggest privacy penalty ever imposed worldwide. pic.twitter.com/BO6J06WE1d

  FTC (@FTC) July 24, 2019

Comité indépendant

Facebook n'écope pas seulement d'une amende record. Le groupe californien va aussi devoir mettre en place un comité indépendant sur la protection de la vie privée et modifier des règles internes relatives à la collecte de données personnelles.

"Cet accord va nécessiter un changement fondamental dans notre façon de travailler", a réagi Facebook dans un communiqué. "Le type de responsabilité requis par l'accord va plus loin que la loi américaine et nous espérons que ce sera un modèle pour tout le secteur", semble se réjouir le mastodonte de l'Internet.

Pour les détracteurs de ce compromis, Facebook a, en effet, de quoi se réjouir. Les termes de l'accord se sont révélés controversés jusqu'au sein de la FTC, où deux membres sur cinq ont voté contre.

La FTC trop clémente ?

Le principal reproche adressé à l'autorité américaine concerne le montant de l'amende, jugé trop clément. Facebook, qui a une semaine pour la régler, ne devrait pas trop se ruiner à la payer. Le groupe a, en effet, réalisé un chiffre d'affaires de 16 milliards de dollars rien qu'au deuxième trimestre de l'année et ses profits se sont élevés à 22 milliards de dollars en 2018. "Cette amende est un cadeau de Noël pour Facebook cinq mois avant la date", avait fustigé sur Twitter David Cicilline, le directeur démocrate du sous-comité à la concurrence de la Chambre des représentants, lorsque le montant de la sanction avait été révélé le 12 juillet dernier.

Mais les critiquent se déchaînent aussi contre une disposition du compromis soulignant que les 5 milliards de dollars couvrent toutes les violations de la vie privée des utilisateurs "connues" et "inconnues". "De quelles violations 'inconnues' est-il question ? Facebook le sait, mais pas le public", s'est plaint sur Twitter Rohit Chopra, l'un des deux membres de la FTC qui a voté contre l'accord.

En outre, aucun des principaux dirigeants du groupe n'est tenu personnellement responsable pour les infractions aux règles de respect de la vie privée soulevées par la FTC. Pourtant, l'autorité de régulation avait initialement prévu de mettre Mark Zuckerberg sur le banc des accusés, rapporte le Washington Post.

Les détracteurs de cet accord peuvent toujours espérer que le département de la Justice se montre plus sévère. Il a, en effet, ouvert, mardi 23 juillet, une enquête à l'encontre des principaux géants de la tech – dont Facebook – pour déterminer s'ils abusent de leur position dominante.