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Washington veut refuser l’asile aux migrants transitant par le Mexique

L'administration Trump a dévoilé des mesures visant à compliquer la tâche des migrants qui veulent demander l'asile aux États-Unis après avoir franchi la frontière avec le Mexique.

Le gouvernement de Donald Trump a annoncé lundi   15   juillet qu'il refuserait toutes les demandes d'asile déposées à la frontière sud par des migrants n'ayant pas sollicité le statut de réfugié au Mexique ou dans un autre pays sur la route des États-Unis.

Le gouvernement "use de son pouvoir légal, tel que conféré par le Congrès", a estimé le ministre de la Justice William Barr dans un communiqué. "Les États-Unis sont généreux mais complètement débordés par le fardeau créé par les centaines de milliers d'étrangers arrêtés à la frontière sud", a-t-il ajouté, en souhaitant que la nouvelle règle "décourage les migrants économiques qui veulent exploiter notre système d'asile".

Trump en campagne électorale

Il s'agit d'une mesure "intérimaire" en attendant que le Congrès révise les lois migratoires du pays, a précisé le ministre par intérim de la Sécurité intérieure, Kevin McAleenan. Certaines exceptions sont prévues, notamment pour les victimes de traite des êtres humains, mais elles ne couvrent pas les mineurs non accompagnés.

"C’est une façon pour l’administration Trump de mettre en avant sa lutte contre l’immigration illégale. On sait que Donald Trump est déjà en campagne de réélection. Il veut montrer à ses partisans qu’il tient ses promesses", résume Sonia Dridi, correspondante de France 24 à Washington.

Des actions en justice

À la suite de cette annonce, l a puissante organisation de défense des droits civiques   ACLU a immédiatement déclaré qu'elle allait saisir la justice contre cette mesure, qui doit entrer en vigueur mardi. Des tribunaux ont déjà invalidé plusieurs tentatives du gouvernement américain de restreindre le droit d'asile.

Les États-Unis font face à un afflux de migrants à leur frontière avec le Mexique, avec plus de 100   000   personnes arrêtées chaque mois depuis mars, dont de nombreuses familles avec enfants.

Originaires en grande majorité de pays pauvres et violents d'Amérique centrale, Guatemala, Salvador et Honduras en tête, ces migrants déposent généralement une demande d'asile qui leur permet de se maintenir sur le territoire américain le temps de l'examen de leur dossier par un juge de l'immigration.

Le gouvernement les accuse de disparaître ensuite et de gonfler le nombre des quelque 10,5   millions de sans-papiers présents aux États-Unis.

Avec AFP et Reuters