
Donald Trump a quitté Séoul, dimanche, après une visite historique dans la péninsule coréenne, qui l'a vu fouler le sol de la Corée du Nord. Sa rencontre avec Kim Jong-un a permis de relancer les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang.
Un lieu chargé de symboles. Donald Trump a franchi en compagnie de Kim Jong-un, dimanche 30 juin, la limite qui marque la séparation entre les deux Corées dans le village de Panmunjom, où a été signé l'armistice de 1953. Aucun président américain avant lui n'avait foulé le sol de la Corée du Nord.
Le président américain a réussi son pari, le numéro un nord-coréen ayant accepté, à la dernière minute, son invitation impromptue à le rencontrer dans la zone démilitarisée (DMZ), le "no man's land" qui sépare les deux Corées depuis plus de 60 ans.
Accompagné de l'homme fort de Pyongyang, vêtu d'un costume Mao anthracite, le milliardaire américain a fait quelques pas en territoire nord-corén, avant de poser sur la ligne de démarcation aux côtés de Kim Jong-un pour les journalistes. Une rencontre qualifiée d'"extraordinaire", lundi, par l'agence de presse officielle de Pyongyang, KCNA.
"Le présent est meilleur que le passé"
"C'est un grand jour pour le monde", s'est-il félicité. "Cela signifie que nous voulons mettre un terme à un passé fâcheux et essayer de créer un avenir nouveau". "Je l'inviterais bien, sur le champ, à la Maison Blanche", a aussi lancé Donald Trump en réponse à la question d'un journaliste.
De son côté, Kim Jong-un s'est dit convaincu de pouvoir "surmonter les obstacles" grâce à ses liens "merveilleux" avec le président américain. "Le fait que les deux pays, en dépit d'une longue relation d'hostilité, aient pu se serrer la main pour la paix à l'endroit qui symbolise la division (...) démontre que le présent est meilleur que le passé", a-t-il déclaré.
Les deux leaders sont tombés d'accord pour "reprendre et poursuivre des discussions productives afin de parvenir à une nouvelle avancée dans la dénucléarisation de la péninsule coréenne", a affirmé KCNA, précisant que leurs bonnes relations allaient "agir comme une force mystérieuse surmontant dans l'avenir des difficultés et obstacles multiples". Des commentaires qualifiés de "propagande nord-coréenne typique" par Shin Beom-chul, analyste à l'Institut asiatique d'études politiques, dont "l'objectif était de rétablir l'image de Kim, endommagée lorsqu'il est revenu les mains vides du sommet de Hanoï".
Donald Trump a précisé, après sa rencontre avec Kim Jong-un, qu'il avait invité le dirigeant nord-coréen à se rendre aux États-Unis. "Cela se fera un jour ou l'autre", a-t-il déclaré devant la presse.
"Des négociations dans l'impasse" qui vont bientôt reprendre
Le symbole est important pour les deux pays, qui se menaçaient mutuellement d'annihilation il y a encore un an et demi. Mais la rencontre entre les deux dirigeants ne suffira probablement pas à régler le délicat dossier nucléaire nord-coréen.

"Les négociations sur la dénucléarisation sont toujours dans l'impasse", explique Sébastien Falletti, correspondant de France 24 à Séoul. "Les États-Unis exigent la fermeture des sites nucléaires sensibles les plus importants du pays et en face les Nord-Coréens exigent pour cela une levée des sanctions qui étranglent leur économie."
S'adressant à la presse après le départ du dirigeant nord-coréen, Donald Trump a annoncé que des négociateurs des deux pays reprendraient les discussions "d'ici deux à trois semaines" à propos du programme nucléaire de Pyongyang.
Avec AFP