
Le président Nicolas Maduro a ciblé, jeudi, dans un discours "tous les traîtres, tous les putschistes" après une tentative de soulèvement manquée d'un groupe de soldats passé dans le camp de l'opposant Juan Guaido.
Le président Nicolas Maduro et l'armée, pilier du pouvoir au Venezuela, ont répliqué "aux putschistes", jeudi 2 mai, deux jours après une tentative de soulèvement manquée d'un groupe de soldats passé dans le camp de l'opposant Juan Guaido.
"Oui, nous sommes en plein combat, le moral doit être au maximum dans cette lutte pour désarmer tous les traîtres, tous les putschistes", a asséné le chef de l'État, jeudi 2 mai, face à 4 500 soldats rassemblés à Caracas dans la cour du Fort Tiuna, la principale caserne du pays, au cours de cette cérémonie radio-télévisée. "Loyauté toujours, trahison jamais !", a-t-il scandé, flanqué de son ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, et de plusieurs autres officiers de haut rang.
Ce discours s'inscrit dans la continuité de la chasse aux "traîtres" que Nicolas Maduro a lancée dès mardi soir, lorsqu'il a affirmé avoir déjoué l'"escarmouche putschiste" entreprise par un groupe de militaires entrés en rébellion pour rejoindre Juan Guaido, reconnu président par intérim par un cinquantaine de pays, dont les États-Unis.
Mandat d’arrêt contre Leopoldo Lopez
La justice vénézuélienne a par ailleurs lancé jeudi un mandat d'arrêt à l'encontre de l'opposant Leopoldo Lopez, pour violation des conditions de son assignation à résidence, lit-on sur le site internet de la Cour suprême. Le 30 avril, Leopoldo Lopez a quitté son domicile de Caracas pour apparaître au côté de Juan Guaido lors d'un rassemblement anti-Maduro. Peu après, il s'est réfugié, en compagnie de son épouse et de sa fille, à la résidence de l'ambassadeur d'Espagne au Venezuela.

Le gouvernement espagnol a assuré vendredi, par la voix de sa porte-parole, n'avoir aucunement l'intention de livrer Leopoldo Lopez aux autorités vénézuéliennes. Quant à Lopez, il a déclaré avoir rencontré des officiers supérieurs de l'armée, dont des généraux, alors qu'il était encore chez lui en résidence surveillée. Il est clair qu'il y a encore des "mouvements militaires" en cours, a-t-il estimé, en espérant que "la fin de l'usurpation" – le régime Maduro – interviendrait d'ici quelques semaines.
La tentative de soulèvement a été accompagnée dans tout le Venezuela mardi et mercredi de manifestations monstre des partisans de Juan Guaido, émaillées de violents heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Deux jeunes Vénézuéliens blessés par balle sont morts jeudi, portant à quatre le nombre total de manifestants tués dans les heurts, a-t-on appris auprès de l'opposition et des familles. Malgré l'échec de mercredi, Juan Guaido a appelé à la poursuite des manifestations.
Avec AFP et Reuters