Une enquête pour "destruction involontaire par incendie" a été ouverte par le parquet de Paris, suite au sinistre qui a ravagé Notre-Dame, lundi soir. La piste d’un départ de feu accidentel depuis le chantier en cours sur le toit est privilégiée.
Au lendemain du terrible incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, les Parisiens et les Français prennent un peu mieux la mesure de la tragédie qui s'est jouée. Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, a notamment déclaré lors d'un point de presse devant la cathédrale, mardi 16 avril, que "le sauvetage s'est joué à un quart d'heure, une demi-heure près".
"La préoccupation principale (...), c'est la sûreté et la sécurité bâtimentaire", a-t-il ajouté. Des vulnérabilités ont été identifiées au niveau de la voûte et d'un pignon du transept Nord qui doit être sécurisé.
"Les travaux de sécurisation à l'intérieur de Notre-Dame de Paris vont durer environ 48 heures, ce qui permettra, à l'issue, aux sapeurs-pompiers d'entrer à l'intérieur avec les personnels du ministère de la Culture pour récupérer les œuvres dont une grande partie n'a pas été endommagée", a précisé Laurent Nunez.
Présent au côté du secrétaire d'État, le ministre de la Culture, Franck Riester, a détaillé la procédure visant à sauver les œuvres d'art. Les plus précieuses d’entre elles, dont la couronne d’épines et la tunique de Saint-Louis, ont été mises dès hier soir en sécurité à l’Hôtel de Ville de Paris. Le reste du trésor de Notre-Dame sera mis en sécurité au Louvre, "dès aujourd'hui ou demain".
"En ce qui concerne les grandes peintures, notamment les Mays de Notre-Dame, celles-ci pourront être retirées de Notre-Dame à partir, vraisemblablement, de vendredi matin", a affirmé le ministre, précisant que les dommages sur ces dernières étaient liées aux fumées. "Nous allons les transporter en sécurité dans les réserves du Louvre où elles seront déshumidifiées et où elles seront protégées, conservées, puis restaurées", a-t-il précisé.
"Piste accidentelle privilégiée à ce stade"
Les regards sont également tournés désormais vers les causes qui ont provoqué le départ du feu. Une enquête a été ouverte pour "destruction involontaire par incendie", a annoncé, dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 avril, le parquet de Paris.
"J'indique très clairement que rien en l'état ne va dans le sens d'un acte volontaire, c'est donc une piste accidentelle qui est privilégiée à ce stade", a déclaré, mardi 16 avril, lors d'un point de presse, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, alors que des ouvriers du chantier ont été entendus dans la nuit par les enquêteurs.
"Une première alerte a été donnée à 18 h 20, mais l'incendie n'a pas été détecté. Une seconde alerte à 18 h 43 a permis de constater l'incendie", a-t-il ajouté, assurant que tous les moyens seraient mis en œuvre pour connaître l'origine de l'incendie.
"J'étais pas loin, j'ai vu les fumées. Au départ je pensais que c'était l'Hôtel-Dieu et puis en fait j'ai compris que c'était la cathédrale. Je suis arrivé, les cendres ont commencé à tomber", raconte Olivier De Chalus, le responsable des guides bénévoles de la cathédrale.
Un "violent feu" sur "1000 mètres carrés environ"
Les pompiers ont annoncé, mardi peu avant 10 h 00, que "l’ensemble du feu [était] éteint". "La phase est désormais à l’expertise", a déclaré Gabriel Plus, porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris lors d’un point presse devant Notre-Dame, précisant que le "violent feu" s’était "propagé très rapidement sur l’ensemble de la toiture" sur "1 000 mètres carrés environ".
1/2 #Intervention #NotreDame : la structure de la cathédrale est sauvée et les principales œuvres d’art ont été sauvegardées, grâce à l'action combinée des différents services de l'État engagés à nos côtés. pic.twitter.com/0GJZKAdYdM
Pompiers de Paris (@PompiersParis) 16 avril 2019Plus tôt, Gabriel Plus avait indiqué que l’ensemble de la toiture était sinistrée, l’ensemble de la charpente détruite, qu’une partie de la voûte s’était effondrée et que la flèche, l’un des symboles de Paris avec ses 93 mètres de hauteur, n’existait plus.
Surnommée "la forêt" car une forêt entière aurait été nécessaire à sa construction, la charpente de la cathédrale, longue d’une centaine de mètres et large de 13 mètres, était constituée d’un enchevêtrement de poutres en chêne datant du XIIIe siècle, certaines datant même du XIIe siècle. La flèche, qui fut l’œuvre de l’architecte Viollet-le-Duc, datait quant à elle du XIXe siècle.
Avec AFP