logo

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika démissionnera avant le 28 avril

Abdelaziz Bouteflika démissionnera avant l'expiration de son mandat, le 28 avril, a indiqué lundi la présidence de la République algérienne dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle APS.

La présidence algérienne a annoncé qu'Abdelaziz Bouteflika présentera sa démission avant l'expiration de son mandat, le 28 avril.

Dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle APS et publié le 1er avril, il est indiqué que le chef de l'État prendra auparavant des "mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l'État durant la période de transition", précisant que sa "démission (...) interviendra avant le 28 avril 2019", sans autre détail.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika démissionnera avant le 28 avril

Des "décisions importantes"

Ni la date de cette démission, ni les "décisions importantes" qui seront prises avant n'ont été précisées.

L'Algérie est le théâtre depuis plus d'un mois d'une contestation inédite contre le président – à la tête de l'État depuis 20 ans –, son entourage et plus généralement le "système" au pouvoir.

Après avoir renoncé à briguer un cinquième mandat, une perspective qui a fait descendre des millions d'Algériens dans la rue, le chef de l'État algérien avait reporté la présidentielle prévue le 18 avril et proposé de remettre le pouvoir à un successeur élu à l'issue d'une Conférence nationale censée réformer le pays et élaborer une nouvelle Constitution.

Un président isolé

Cette option, qui impliquait qu'il reste au pouvoir au-delà de l'expiration de son mandat et jusqu'à une date indéterminée, a été catégoriquement rejetée par les manifestants, dont la mobilisation n'a pas faibli ces dernières semaines.

Abdelaziz Bouteflika s'est retrouvé très isolé ces derniers jours après que le chef d'état-major de l'armée, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, un indéfectible allié, a affirmé que son départ du pouvoir était la solution à la crise, position à laquelle se sont ralliés rapidement l'essentiel des piliers de son régime.

Selon la Constitution, une fois sa démission actée, c'est le président du Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui assurera l'intérim durant une période maximale de 90 jours au cours de laquelle une présidentielle est organisée.

Cette démission annoncée, saluée par quelques coups de klaxon, n'a suscité aucune euphorie à Alger. Le MPS, un parti islamiste modéré, représenté au Parlement, a estimé que la future démission du président Bouteflilka vise en réalité à sauver le système. "La démission du président et la vacance du poste sans réformes peuvent se transformer en conspiration sur le mouvement populaire. Il ne s'agit simplement, à travers cette mesure, que de maintenir le système politique avec toutes ses déviations qui nous ont amenés à la mauvaise situation actuelle, sans possibilité sérieuse de changement", écrit le MPS dans un communiqué.

Avec AFP