Trois semaines après le décès de Yakou Sanogo qui fuyait un contrôle de police à Bagnolet, le ministre de l'Intérieur reçoit 17 responsables d'associations pour évoquer les relations tendues entre les jeunes et la police dans les quartiers.
Une "table ronde" sur les relations entre les jeunes et la police, annoncée par Brice Hortefeux après la mort récente à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) d'un jeune motocycliste qui fuyait un contrôle de police, se tiendra lundi au ministère de l'Intérieur.
Yakou Sanogo, 18 ans, s'était tué le 9 août dernier après avoir percuté une barrière de béton alors qu'il fuyait un contrôle de police, et sa mort avait provoqué de violents incidents dans la ville, où des jeunes gens accusaient les policiers d'avoir heurté leur camarade.
Depuis, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) chargé de l'enquête d'accidentologie a rendu ses conclusions selon lesquelles il n'y avait eu aucun contact entre la moto de la victime et les voitures de police.
Lundi après-midi, les responsables de 17 associations nationales ou de quartiers travaillant dans les milieux jeunes et/ou de banlieue, rencontreront Brice Hortefeux, Xavier Darcos, ministre de tutelle de la Ville et sa secrétaire d'Etat Fadela Amara en charge de ce secteur, ainsi que Martin Hirsch, haut commissaire à la jeunesse.
Les directeurs généraux de la police, Frédéric Péchenard, de la gendarmerie, le général Roland Gilles, le préfet de police Michel Gaudin, les directeurs centraux de la Sécurité publique Jacques Fournier et des CRS Philippe Laureau et Alain Gardère, directeur de la police urbaine de proximité de la PP, seront présents.
"Cette initiative vise à établir les bases d'un dialogue serein et permanent entre le monde associatif de ces quartiers, ses habitants et la police", avait souligné Hortefeux, lorsqu'il en avait annoncé la tenue.
Le ministre de l'Intérieur y était revenu le 21 août en présidant le baptême de promotions de Cadets de la République et d'adjoints de sécurité (ADS) dans une école de police du Puy-de-Dôme.
"Non, les policiers ne sont pas naturellement provocateurs, non les jeunes ne sont pas naturellement violents", avait-il affirmé, ajoutant que "la relation police-jeunesse, ce n'est pas cela".
Aussi, "nous devons mettre fin aux caricatures, c'est la raison pour laquelle j'ai décidé cette réunion", avait-il expliqué.
Selon l'Intérieur, cette rencontre illustre ce que doit être, pour Brice Hortefeux, sa politique de sécurité: "marcher sur deux jambes, dialogue et fermeté".