Un paradoxe, d'après l'étymologie, est une idée à première vue surprenante ou choquante, allant contre le sens commun. Paradoxe, c'est le nom donné par la jeune star de la maison Balmain, Olivier Rousteing, à sa collection automne-hiver 2019/2020. Paradoxes, le nom de ce nouvel opus des Paris Fashion Stories qui met en scène deux designers aussi éloignés que peut l’être l’eau du feu, mais qui se rejoignent sur un thème esthétique classique de la mode : la déclinaison du noir.
Olivier Rousteing, 33 ans, chouchou des people clinquants, rappeuses, rappeurs et autres stars de la télé-réalité (les Kardashian et leurs époux) reprend les codes classiques des années 70/80 : cuir, clous, mini-jupes et cuissardes affolantes. Une définition du “sexy“ élevée au rang de banalité par le directeur de création chez Balmain, qui explique en substance que les femmes sont fragiles, qu’elles ont besoin d’armures et que ses vêtements lacérés, écorchés, frangés feront d’elles les nouvelles héroïnes des temps modernes.
De son côté, le tokyoïte Yohji Yamamoto, 75 ans, propose également une déclinaison de noirs qui progressivement tirent vers le blanc. Avec tout l’humour qui le caractérise, Yohji Yamamoto, à l’inverse d’une vulgarité facile, maîtrise ses émotions. Il propose une paire de gants, noirs, dont le majeur est irrésistiblement pointé vers le ciel. Une pique à l’encontre du système actuel de la mode qu’il exècre.
Pour le final du défilé, Olivier Rousteing se met en scène au milieu d’une troupe “Balmain Girls“, toutes de vinyle vêtues. À l’inverse, Yohji Yamamoto présente cinq mannequins, qui marchent très lentement, voilées “comme des femmes du désert“. L’une d’entre elle tombe cape et capuche et apparaît rayonnante. À ce propos, la chanteuse irano-néerlandaise Sevdaliza déclare sobrement : “Tout peut être sexy…“