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"Tensions grandissantes entre le roi et le prince héritier d'Arabie saoudite ?"

Dans la presse, mercredi 6 mars, la mobilisation de milliers d’étudiants algériens dans tout le pays contre la cinquième candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle. Les rumeurs de tensions entre le roi et le prince héritier d’Arabie saoudite, dont le projet de financer la Scala de Milan provoque un tollé en Italie. Et une fille sans peur.

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À la une de la presse algérienne, la mobilisation, mardi, de milliers d’étudiants, à travers tout le pays, contre la 5e candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle.

La promesse du chef de l’État de ne pas aller au bout de son mandat s’il est réélu ne satisfait pas les manifestants, d’après El Khabar, qui annonce que des dizaines de professeurs ont décidé de rejoindre le mouvement, notamment dans la capitale, Alger, où la police a cantonné les manifestants, avant d’avoir recours aux canons à eau. Ce à quoi les étudiants ont répondu par l’humour   : "rajoutez-nous du shampoing et on sera bien". Humour, encore, des opposants à Abdelaziz Bouteflika, qui ont décidé de téléphoner au standard de l’hôpital suisse où le président est soigné, selon Jeune Afrique, qui évoque un mouvement lancé, d’abord, comme une plaisanterie, avant de prendre de l’ampleur. D’après le magazine, certains Algériens feraient preuve de pas mal d’originalité dans leurs messages, l’un d’entre eux suggérant par exemple d’euthanasier le président – une pratique légale en Suisse. Une proposition rendue possible "par une dérogation signée par 40 millions de personnes". Jeune Afrique fait aussi état d’une autre initiative, appelant à un départ collectif en covoiturage de Paris à Genève, dimanche prochain, pour un rassemblement devant l’hôpital. Humour, aussi, pour ce dessin de Dilem pour Liberté-Algérie, ironisant sur les six engagements du président en échange d’un nouveau mandat   : "Après la lettre de Bouteflika aux Algériens, les six lettres des Algériens à Bouteflika   : dégage".

Les problèmes de santé du chef de l’État algérien l’ont empêché de déposer lui-même sa candidature pour la présidentielle du mois prochain. Le Monde rappelle qu’Abdelaziz Bouteflika, malade et lourdement handicapé depuis son accident vasculaire cérébral de 2013, ne se déplace qu’en fauteuil roulant et ne s’exprime plus que dans des "messages à la nation" et des lettres lues par ses proches. Une situation là encore décrite avec humour par ses opposants, notamment à Paris, où des manifestants ont brandi des pancartes tournant en dérision son absence   : "Erreur 404, president not found" , "Président Casper" , comme Casper le fantôme. Le journal rapporte qu’un certificat attestant de la "bonne santé" d’Abdelaziz Bouteflika a pourtant été fourni par un médecin assermenté, dans son dossier de candidature. "Le candidat, très affaibli, semble avoir bénéficié d’un passe-droit", commente pudiquement le quotidien français.

En l’absence d’Abdelaziz Bouteflika, la réponse aux manifestants est venue du ministre de la Défense algérien. L'armée algérienne restera "la garante" de la stabilité et la sécurité face à ceux "qui veulent ramener" le pays "aux douloureuses années de braise, (au cours desquelles) le peuple algérien a vécu (beaucoup) de souffrances et payé un lourd tribut", a promis le général Ahmed Gaïd Salah. Un "appel à la vigilance" d’après le journal algérien Le Temps.

Rumeurs de tensions, également, en Arabie saoudite, entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et son père. The Guardian, au Royaume-Uni, fait état de "rumeurs grandissantes" à propos de "désaccords" entre le roi Salmane et son fils depuis la mort en Turquie du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi, dont l’assassinat aurait été commandité par le prince héritier. Ces tensions seraient liées aux divergences de vues entre les deux hommes, notamment sur l’attitude à adopter à l’égard des manifestants algériens, le prince ben Salmane étant, semble-t-il, favorable à la manière forte. D’après The Guardian, ces tensions se seraient aggravées "fortement" le mois dernier, lors de la visite en Égypte du roi, qui aurait été prévenu, à ce moment-là, par ses conseillers, d’un risque d’un possible coup de force contre lui. Un avertissement qui l’aurait conduit à remplacer totalement l’équipe de sécurité qui l’accompagnait en Égypte, pour la remplacer par des hommes sélectionnés au sein du ministère de l’Intérieur en raison de leur loyauté à son égard.

Le projet de l’Arabie saoudite de financer le célèbre opéra de Milan, la Scala, provoque des remous en Italie. Le Figaro rapporte que le possible financement à hauteur de 15 millions d'euros de cette institution culturelle et l'entrée du ministre saoudien de la Culture à son conseil d'administration, quelques mois après l’assassinat de Jamal Khashoggi, a déclenché une polémique "hors norme" dans le pays, où l'opéra "reste sacré et la grande salle milanaise un objet de fierté ". L'eurodéputé du Parti démocrate Antonio Panzeri estime, notamment, que "l'hypothèse d'une entrée des Saoudiens dans la Scala (est) une gifle au Milan des droits de l'Homme". "Je comprends la nécessité d'obtenir des fonds, mais nous ne pouvons absolument pas permettre qu'un des symboles les plus prestigieux de Milan collabore avec qui dans son propre pays piétine tous les jours les droits et la liberté".

Jetons un œil, pour terminer, au Financial Times, qui rapporte que la réplique exacte de la "Fearless Girl", "la fille sans peur, téméraire", cette statue placée face au taureau de Wall Street, a été installée à devant la City de Londres pour trois mois. Le projet de cette installation, est de sensibiliser les dirigeants de la finance à l’égalité des sexes dans leur domaine, avant la Journée internationale des femmes, qui sera célébrée vendredi.

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