L'aéroport international de Londres-Gatwick a été une nouvelle fois perturbé, vendredi. Malgré le signalement d'un drone, le trafic aérien a repris dans la soirée. Deux personnes ont été arrêtées dans la soirée.
Malgré un nouveau signalement de drone "vers 17 h 10", l'aéroport londonien de Gatwick a annoncé avoir rouvert, vendredi 21 décembre au soir. Une seconde fermeture "par précaution" est auparavant intervenue, après 36 heures de paralysie. À quelques jours de Noël, 120 000 voyageurs ont été affectés par ces perturbations.
"Dans le cadre des investigations sur l'usage criminel de drones qui ont sérieusement perturbé des vols au décollage et à l'atterrissage à l'aéroport de Gatwick, la police du Sussex a procédé à deux arrestations à 22h [heure locale et GMT] le 21 décembre", a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi l'officier de police James Collis.
Gatwick avait été fermé mercredi soir par mesure de sécurité, puis avait brièvement rouvert dans la nuit de jeudi avant de fermer à nouveau car les drones ne cessaient de réapparaître, jouant au chat et à la souris avec les policiers.
"Les mesures militaires mises en place [...] nous fournissent les garanties nécessaires pour rouvrir l'aérodrome", a communiqué l'aéroport sur son compte Twitter. L'armée a mis à disposition des technologies de pointe pour traquer les engins.
Flights have now resumed. Airfield movements were suspended while we investigated this as safety remains our main priority. The military measures we have in place at the airport have provided us with reassurance necessary to re-open our airfield.
Gatwick Airport LGW (@Gatwick_Airport) 21 décembre 2018Une seule piste avait été ouverte vendredi matin en raison du survol de l'aéroport par de mystérieux drones. Un incident "sans précédent", selon le gouvernement.
Bien que les drones incriminés n'aient pas été interceptés, ni leur(s) opérateur(s) retrouvé(s), cette réouverture avait été rendue possible par des "mesures" pour atténuer la menace, en collaboration avec la police et l'armée, avait expliqué sur la BBC le directeur opérationnel de Gatwick, Chris Woodroofe, refusant d'en dire plus.
Dans un communiqué, la police du Sussex, le comté où se trouve l'aéroport, a dit "déployer d'importantes ressources pour chercher et localiser le drone". Elle avait précédemment indiqué que les forces de l'ordre avaient "considérablement augmenté" leur présence sur place.
La piste "possible" d'un militant écologiste
La police a aussi envisagé d'abattre les drones, après que les autorités eurent dans un premier temps écarté cette possibilité de peur de "balles perdues".
Le directeur général de l'aéroport, Stewart Wingate, a dénoncé une "activité très ciblée qui visait à fermer l'aéroport et à causer le maximum de perturbations juste avant Noël".
La police a qualifié l'incident d'"acte délibéré" tout en assurant qu'il n'y avait "aucune indication suggérant que cela soit lié au terrorisme". Jeudi soir, elle avait fait savoir que les drones avaient été aperçus plus de 50 fois en 24 heures. Steve Barry, le chef adjoint de la police locale, a dit sur la BBC considérer comme "une possibilité" qu'un défenseur de l'environnement puisse être à l'origine de l'attaque.
"Tirer les leçons"
Face au chaos à Gatwick, le gouvernement s'est vu reprocher de ne pas en avoir fait assez pour protéger les aéroports. "Il va nous falloir apprendre très rapidement ce qui s'est passé [pour pouvoir en] tirer les leçons", a déclaré le ministre des Transports, Chris Grayling, à la BBC.
Dans le Telegraph, la secrétaire d'État chargée des Transports, Elizabeth Sugg, a promis de "nouvelles mesures qui aideront à lutter contre d'autres usages malveillants des drones". "Nous travaillons avec les fabricants de drones à des solutions techniques comme le géo-repérage", a-t-elle ajouté, précisant que cette technique permettrait – grâce aux données des engins – de les empêcher de voler au-dessus de certaines zones, comme les aéroports et les prisons.
La législation actuelle, renforcée cette année, interdit leur utilisation à moins d'un kilomètre d'un aéroport et à une altitude supérieure à 400 pieds (122 mètres). Les coupables risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement pour atteinte à la sécurité d'un aéronef.
Gatwick dessert plus de 228 destinations dans 74 pays et quelque 45 millions de passagers y transitent chaque année.
Avec AFP