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Colis piégés aux États-Unis : le suspect est un pro-Trump déjà condamné

Un suspect a été arrêté en Floride en lien avec les colis suspects adressés cette semaine à des personnalités démocrates et des détracteurs de Donald Trump. Il a été inculpé de cinq chefs d'accusations, selon le ministre américain de la Justice.

Cesar Sayoc, le suspect arrêté dans le cadre de l'enquête sur les colis piégés envoyés à des personnalités anti-Donald Trump a été inculpé de cinq chefs d'accusation, lui faisant risquer jusqu'à 58 ans de prison, a indiqué vendredi 26 octobre le ministre américain de la Justice Jeff Sessions lors d'un point presse.

Le chef du FBI Christopher Wray a précisé que 13 engins explosifs avaient été envoyés à travers les États-Unis, et prévenu qu'"il pourrait encore y avoir d'autres paquets", lors de cette même conférence de presse.

Selon lui, il est "trop tôt pour parler des motivations" du suspect, un homme de 56 ans dont l'arrestation est la première depuis le début de l'enquête.

Un homme "très, très étrange"

Le suspect, qui se fait également appeler Cesar Altieri, est né le 17 mars 1962. Il a un casier judiciaire en Floride, où il habite dans la ville d'Aventura, au nord de Miami. Les premières images de son arrestation, dans la région de Fort Lauderdale, montrent un homme râblé et très musclé, en débardeur noir, les cheveux ras à l'exception d'une fine queue de cheval.

"Il était très en colère contre le monde, les Noirs, les juifs, les gays", a déclaré Debra Gureghian, manager d'une pizzeria à Fort Lauderdale qui l'avait embauché pour conduire sa camionnette de livraison pendant plusieurs mois, jusqu'en janvier. "Il n'a jamais dit qu'il voulait les tuer, les assassiner ou leur lancer une bombe, il disait juste 'Si ça ne tenait qu'à moi, les gays, Noirs et juifs ne survivraient pas'", a-t-elle raconté au Washington Post, ajoutant qu'il semblait "fou" et "très, très étrange".

En 2002, Cesar Sayoc avait été inculpé pour une menace à la bombe contre un fournisseur d'électricité, selon les archives judiciaires du comté de Miami-Dade consultées par l'AFP. Il avait écopé d'une peine d'un an avec sursis. Auparavant, il avait déjà été accusé de vol et de violences domestiques. Il s'était déclaré en faillite en 2012, d'après ces documents.

Un van couvert d'autocollants pro-Trump

L'interpellation a eu lieu sur le parking d'un magasin de pièces détachées à Plantation, au nord de Miami. Les chaînes de télévision montraient des agents fédéraux en train de remorquer un van blanc couvert d'autocollants pro-Trump.

Des colis suspects contenant des bombes artisanales ont été adressés ces derniers jours à l'ancien président démocrate Barack Obama, l'ex-candidate démocrate à la présidentielle de 2016 Hillary Clinton ou encore à l'acteur Robert de Niro, un féroce détracteur du président Trump.

Les noms de deux victimes ont été ajoutés à la liste vendredi : le sénateur démocrate Cory Booker, très hostile à Trump, a annoncé le FBI, tandis que CNN indiquait qu'un paquet avait été adressé à ses bureaux à l'intention de l'ex-responsable des renseignements James Clapper.

Trump loue le "travail incroyable" du FBI

Aucun engin n'a explosé, mais d'importants moyens ont été mobilisés pour mettre la main sur le ou les auteurs de ces envois, qui ont fait monter la tension à l'approche des élections législatives du 6 novembre.

Donald Trump a loué vendredi le "travail incroyable" du FBI, la police fédérale américaine, après l'arrestation. "Ces actes sont ignobles et n'ont pas leur place dans notre pays", a-t-il souligné depuis la Maison Blanche. "Nous ne pouvons laisser la violence politique prendre racine en Amérique (...) Nous devons montrer au monde que nous sommes unis."

Avec AFP