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Le Français Michaël Blanc de retour en France après quatorze ans de prison en Indonésie

Après avoir passé quatorze ans dans une prison indonésienne puis des années en résidence surveillée, pour trafic de drogue, le Français Michaël Blanc est arrivé dimanche à Genève. Il doit rester quelques jours dans un endroit tenu secret.

Le Français Michaël Blanc, arrêté à Bali en 1999 avec de la drogue, et lourdement condamné pour ces faits, a quitté l'Indonésie samedi 21 juillet pour revenir en France, au bout d'un combat acharné qui a duré près de dix-neuf ans. Il est arrivé dimanche matin à Genève. Il va rester dans un endroit tenu secret "pendant quelques jours, afin d'avoir un sas de décompression avant des apparitions publiques", a affirmé à l'AFP Martial Saddier, ancien maire de sa ville natale de Bonneville, en Haute-Savoie.

Originaire de Haute-Savoie, Michaël Blanc, cuisinier de profession, avait été arrêté en décembre 1999, à l'âge de 26 ans, à l'aéroport international de l'île de Bali avec 3,8 kg de haschisch dans des bouteilles de plongée. Il avait affirmé qu'un ami les lui avait confiées pour les transporter.

Échappant de justesse à la peine de mort, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, Michaël Blanc a bénéficié d'une grâce présidentielle partielle en 2009 et vu sa peine commuée en 20 ans de prison.

Après avoir obtenu une libération conditionnelle, il est sorti de prison en 2014 mais sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l'Indonésie, une restriction qui s'est achevée samedi.

Deux autres Français purgent des peines pour trafic de drogue en Indonésie

La lourdeur de sa condamnation dans un pays parmi les plus répressifs du monde en matière de trafic de drogue avait été vivement critiquée en France. La médiatisation de sa situation a déclenché une importante mobilisation dans le pays, avec des pétitions signées par des personnalités et de nombreux anonymes.

Mais c'est à sa mère, qui a tout abandonné - emploi, famille, pays - dès l'an 2000 pour venir à son secours, que Michaël Blanc doit son salut. Hélène Le Touzey s'est beaucoup impliquée, d'abord pour lui obtenir une réduction de peine, et ensuite pour le faire libérer.

"Si je n'avais pas été là, il ne serait plus là. Un moment, il m'avait demandé de partir pour pouvoir en finir avec la vie. Il me disait que je n'arriverais jamais à avoir sa libération", avait confié sa mère à la sortie de prison de son fils, en 2014.

Dès le début de l'affaire, l'animateur de télévision français Thierry Ardisson avait pris la défense du détenu pendant ses émissions, allant jusqu'à organiser un "Michaëlthon" - vente aux enchères d'objets de célébrités - pour financer son comité de soutien.

Alors que c'est la fin du calvaire pour Michaël Blanc, deux autres Français purgent de longues peines pour trafic de drogue en Indonésie : Gérard Debetz, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2011, et Serge Atlaoui qui s'est vu infliger la peine de mort en 2007.

Et des dizaines d'autres condamnés à la peine capitale pour trafic de drogue, parmi lesquels de nombreux étrangers, sont dans le couloir de la mort. Il n'y a eu toutefois aucune exécution depuis deux ans.

Avec AFP