Une réunion d'urgence est prévu jeudi à Londres autour de l'affaire du couple retrouvé dans un état critique après avoir été exposé au même agent innervant qui avait empoisonné les Skripal. L'hypothèse d'une exposition accidentelle est privilégiée.
"Pour lors, l'hypothèse de travail est que cette exposition était accidentelle". Alors que deux citoyens britanniques sont dans un état critique après avoir été exposés au Novitchok, le même agent neurotoxique dont avaient été victimes début mars l'ex-espion russe Sergueï Skripal, le secrétaire aux Affaires inférieures, Sajid Javid a indiqué mercredi 4 juillet que l'hypothèse d'une deuxième attaque "sur le modèle de celle contre Sergueï et Ioulia Skripal à Salisbury cette année" n'était pas la piste privilégiée. Sajid Javid, doit présider jeudi une nouvelle réunion du comité d'urgence du gouvernement pour évoquer cette affaire.
"Le risque pour le grand public reste faible"
La police antiterroriste britannique mène l'enquête. Selon Neil Basu, le responsable de l'antiterrorisme, il est difficile de dire à ce stade comment les deux personnes sont entrées en contact avec l'agent innervant. "Je n'ai aucun renseignement ni preuve qu'ils aient été visés d'une façon ou d'une autre", a déclaré Neil Basu. "Il n'y a rien dans leurs antécédents pour suggérer cela."
Une centaine de personnes de l'antiterrorisme sont mobilisés. La police a interdit l'accès d'un certain nombre de lieux dont une propriété à Salisbury et une pharmacie et un centre communautaire d'une église baptiste à Amesbury.
Les services de santé ont déclaré mercredi que le risque pour le public était faible. Mais on peut se demander, compte tenu de l'exposition de deux personnes apparemment sans rapport avec le monde du renseignement ni avec l'ex-Union soviétique, s'il y a encore des traces de l'agent neurotoxique dans la région. "En tant que médecin en chef du pays, je tiens à rassurer le public sur le fait que le risque pour le grand public reste faible", a déclaré aux journalistes Sally Davies, médecin en chef de l'Angleterre.
L'agent innervant provient-il du même lot que celui utilisé contre les Skripal ?
Selon la reconstitution des événements, les services médicaux ont été appelés samedi matin dans une maison à Amesbury parce qu'une femme, du nom de Dawn Sturgess selon la presse, avait perdu connaissance. La police est revenue dans la journée quand l'homme, Charlie Rowley, s'est également trouvé mal.
Les deux victimes sont soignées à l'hôpital de district de Salisbury, dans le même établissement où Sergueï Skripal et sa fille ont passé plusieurs semaines dans un état critique avant de se rétablir peu à peu.
Dans le cas de Dawn Sturgess et Charlie Rowley, la police avait d'abord émis l'hypothèse d'un possible effet lié à l'absorption d'héroïne ou de crack. Mais les tests ont montré qu'ils avaient été empoisonnés au Novitchok.
Neil Basu a précisé que ses services n'étaient "pas en mesure de dire", à ce stade, de dire si l'agent innervant qui les a empoisonnés provient du même lot que celui auquel ont été exposés les Skripal. "La possibilité que les deux enquêtes puissent être liées est évidemment pour nous une piste à suivre", a-t-il souligné.
Avec AFP