
Suite à la mort, dimanche, d'un jeune homme au guidon de sa moto alors qu'il avait été pris en chasse par la police, des jeunes, qui accusent les forces de l'ordre, ont incendié des voitures lundi soir. Aucun incident grave n'est à déplorer.
De nouveaux incidents ont éclaté lundi soir à Bagnolet après la mort d'un jeune homme, Yakou Sanogo, tué dimanche dans un accident de moto alors qu'il était pris en chasse par la police. Plusieurs voitures et un bus ont été incendiés durant la soirée et des feux de poubelles ont été allumés, dans ce qui ressemblait à un jeu de cache-cache entre les forces de l'ordre et des groupes de jeunes.
Dans le quartier où vivait la victime, des projectiles ont été lancés peu avant 23 heures en direction des forces de l'ordre qui ont procédé à plusieurs contrôles d'identité. Toutefois, aucun incident grave n'est à déplorer selon la police.
Selon l'autopsie rendue publique par le parquet, Yakou Sanogo, qui était sur une moto-cross interdite en ville, est décédé des suites d'un "traumatisme thoracique" avec une barrière métallique. Aucune autre lésion n'a été décelée par l'autopsie, ce qui exclurait un contact avec le véhicule de police. L'enquête en cours doit déterminer si les policiers doivent être tenus responsables de l'accident, certains habitants les accusant d'avoir "poussé" le conducteur.
Un drame qui rappelle celui de Clichy-sous-Bois
En 2005, la poursuite par la police de trois jeunes à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, s’était terminée par la mort de Zied Benna et Bouna Traoré. Le drame avait déclenché une vague sans précédent de violences urbaines dans les banlieues françaises. Au 17 novembre 2005, ces émeutes s'étaient soldées par 300 bâtiments et 10 000 véhicules incendiés, ainsi que 130 policiers et jeunes blessés.
Lundi, craignant une vague de violences après les événements de dimanche soir, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, et le maire communiste de Bagnolet, Marc Everbecq, ont lancé des appels au calme.
Une gerbe a été posée à l'endroit de l'accident, ainsi qu'une statuette où est gravé: "Ses amis en souvenir." S'y trouve également une ardoise rouge où est écrit: "Parti trop tôt, Yakou repose en paix, on t'aime, frère."