"Une procédure disciplinaire a été ouverte contre la Fédération russe de football" à la suite de cris de singe entendus lors du match amical Russie-France le 27 mars à Saint-Pétersbourg, a annoncé mardi 17 avril un porte-parole de la Fifa, sans ajouter de commentaire.

Durant la rencontre, remportée 3 buts à 1 par les Bleus, plusieurs photographes ont entendu des cris racistes visant l'attaquant français Ousmane Dembélé. Des téléspectateurs ont également signalé en avoir entendu au moment où le milieu de terrain Paul Pogba touchait le ballon à la 73^e minute. Les onomatopées caractéristiques ont en effet été parfaitement audibles, l'espace d'un instant, lors de la retransmission de la rencontre par TF1.

Interrogée dans la foulée du match, la Fifa expliquait qu'elle attendait notamment le rapport d'un observateur de l'organisation Fare, une ONG qui lutte contre les discriminations dans le foot, présent au stade ce soir-là, pour apporter davantage de commentaires.

Un incident problématique en vue du Mondial

Les services de la Fédération russe (RFU) avaient d’abord indiqué n’avoir "rien entendu ou enregistré de ce type", selon un responsable. Mais "si cette information est confirmée, nous allons bien sûr étudier la vidéo et tout ce qui s'est passé autour du match, et donnerons notre évaluation ensuite", avait ajouté un autre responsable.

L'affaire est embarrassante pour la Fédération russe, qui a fait des efforts pour endiguer le phénomène dans la perspective de la Coupe du Monde qu'elle accueille, du 14 juin au 15 juillet prochains. "Ce qui nous inquiète, c'est que ça ait lieu à deux mois et demi de la Coupe du monde, dans un stade qui va accueillir une demi-finale", avait expliqué le directeur de Fare, Piara Powar.

L'ex-international français Lilian Thuram a estimé que si la Fifa avait une "réelle volonté" de résoudre le problème du racisme, de tels cris racistes provoqueraient à l’avenir "un arrêt de match".

Avec AFP