En trois ans, le nombre de procès liés au climat a triplé dans le monde. On comptabilise 900 cas dans 24 pays, dont les deux tiers aux États-Unis. Le droit peut-il sauver la planète ?
Première cible de ces attaques devant les tribunaux : les entreprises, en particulier issues de l’industrie fossile. Saúl Luciano Lliuya, un agriculteur péruvien, traîne en justice le plus gros pollueur européen, le géant du charbon allemand RWE, qu’il accuse de faire fondre le glacier de sa montagne. Les villes et les comtés américains montent également au front. La ville de New York, par exemple, est la dernière à avoir franchi le pas et poursuit cinq pétroliers en justice. L’objectif : recevoir des compensations financières après les évènements climatiques extrêmes.
Mais en termes de justice climatique, il ne s’agit pas seulement d'argent et de réparation. Il est aussi question de faire évoluer les mentalités et les priorités. Des citoyens poursuivent ainsi en justice leur propre État pour le pousser à mener une politique climatique digne de ce nom. Le cas Urgenda, aux Pays-Bas, est devenu exemplaire. En 2015, 900 Néerlandais ont fait condamner leur gouvernement, accusé de ne pas protéger assez ses citoyens. Verdict : le pays doit réduire ses émissions de CO2 de 25% d’ici 2020.